Les souscripteurs au programme des 699 logements promotionnels libres (LPL) initié par l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI) à Oran dénoncent ce qu’ils qualifient de déni de justice et de grave dérive qui va à l’encontre du droit et de la constitution qui garantit les droits du citoyen et la protection de ses biens.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République le 5 juin dernier, ils sollicitent son intervention pour faire cesser l’arbitraire qu’ils subissent depuis que l’ENPI a décidé de les déposséder des appartements et autres locaux commerciaux qu’ils ont acquis dans le cadre de ce programme. Ils affirment qu’ils ont acquis ces biens depuis plus d’une année et qu’ils ont respecté les dispositions du contrat signé avec cette entreprise. Après étude des dossiers et choix des souscripteurs y ouvrant droit, le paiement échelonné a été entamé. Certains ont même payé la totalité du prix d’acquisition de leur bien. « Tout a été fait dans les normes, choix des logements et des locaux commerciaux, établissement des ordres de versement, désignation d’une étude notariale pour finaliser la transaction. Nous nous sommes conformés à toutes les clauses du contrat et alors qu’on attendait de recevoir nos clés le 5 juillet dernier comme annoncé par les responsables de l’ENPI, on a été surpris d’apprendre que tout est tombé à l’eau et que cette entreprise est en train de se délier de ses engagements contractuels, et a tenté de bloquer la cession pour revendre nos biens à d’autres parties », ont indiqué les souscripteurs dans la lettre ouverte adressée au président de la République.
Tout a commencé quand ils ont commencé à recevoir des appels téléphoniques les sommant de se rapprocher de la direction de cette entreprise. « Au lieu de nous adresser des convocations, en bonne et due forme, ils ont usé du téléphone, ce qui n’est pas indiqué dans les relations administrations-administrés. Ils nous ont demandé de signer des désistements car le programme a été affecté à une institution publique. Ils nous ont proposé de nous accorder des logements au niveau d’autres sites. Devant notre refus, car nous voyons mal comment une institution publique pourrait piétiner les lois de la République et se retrouver auteur d’un déni de justice et d’une transgression des lois, l’ENPI a commencé à exercer une pression sur nous. Ils ont multiplié les convocations par téléphone et cela cache une tentative d’expropriation par la force qui transgresse toutes les lois de la République. Voyant notre détermination à défendre nos droits, cette entreprise a bloqué le site pour nous empêcher de verser la troisième tranche pour ceux qui avaient encore une échéance à régler », ont-ils indiqué dans leur lettre ouverte.
L’ENPI, qui reste vague et refuse de révéler l’identité de l’institution publique qui veut faire main basse sur un bien privé, a proposé à ces souscripteurs d’autres sites et selon eux dans le déni des lois de la République. « M. Abdelmadjid Tebboune, vous êtes aujourd’hui notre ultime recours pour faire barrage à l’injustice qui nous frappe. Nous sommes confiants que l’Algérie nouvelle que vous êtes en train d’édifier à petites touches n’accorde aucune place à toute forme de pratiques illégales qui avaient fait florès du temps de la Issaba. Nous sollicitons votre intervention car nous sommes convaincus de votre engagement à défendre les droits du citoyen », note la lettre ouverte adressée au président de la République.
Slimane B.