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Les secrets de l’Antique Cirta : La légende du char romain en or massif

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Derrière un conte ou une légende il y a, des fois, une petite nuance de vérité quelque part. Bien des soirs, en famille, on se plait à entendre raconter par nos aïeux ces fabuleuses histoires qui font rêver, de ces trésors cachés enfouis sous terre, de l’or, beaucoup d’or, là quelques part dans la cité. Cette cité qui a traversé plusieurs époques de gloire, cette cité où l’or coulait à flot, tellement qu’une légende est restée ancrée dans les esprits mais que très peu connaissent : la légende du char romain en or massif.

Cela dit, il parait que, du temps de la France, des recherches ont été faites mais sans succès, ces recherches ont été déclenchées à la suite de sérieux indices que nous allons bientôt découvrir. En effet, disposant d’un outil efficace de travail «l’internet», nous avons compris rapidement cet engouement pour ce char en or. Le moteur de recherche « char d’or de Cirta» nous révéla cette extraordinaire découverte faite en 1842 au mois de juin sur la colline du Koudiat, où une mosaïque superbe a été mise à jour : lieu d’origine Constantine (Algérie) ; description : 8 ,36m sur 7,14m, matériaux : elle est faite en marbre, calcaire et pâte de verre , période 4e siècle après J.C, elle représente le triomphe du dieu de la mer, Neptune, et son épouse Amphitrite, debout sur un char tiré par des chevaux marins. Cette mosaïque a été découverte en 1842 par le commandant Delamare lors de ses fouilles en Algérie, cette mosaïque représente une scène d’amour entre Neptune (dieu de la mer) et d’Amphitrite (sa femme) , et nous savons que cette mosaïque orne le sol d’une salle de réception à Constantine. Nous allons reproduire exactement le texte décrivant cette magnifique découverte : « la belle mosaïque que nous publions ici a été découverte au mois de juin 1842 à 2000m à l’Est de la ville de Constantine (Algérie) sur la rive gauche du Rhummel et sur le flanc droit de la colline de Koudiat –Ali. Elle était à un mètre au dessous du sol, au milieu de débris de constructions antiques, dans un terrain cultivé par le 3e régiment des chasseurs d’Afrique, c’est aux travailleurs de ce régiment que revient le mérite de cette intéressante découverte. La copie de cette mosaïque a été exécutée de la moitié de la grandeur même de l’original et coloriée cube par cube par le capitaine d’artillerie Delamare, membre de la commission scientifique de l’Algérie qui a consacré plusieurs mois à ce long et minutieux travail .M. le capitaine Delamare a été en même temps chargé par M. le Duc de Dalmatie, ministre de la guerre, du soin d’enlever et de faire transporter en France ce monument curieux de l’art antique.
L’extraction a été faite avec succès d’après les instructions fournies par M. Lebas, architecte, membre de l’institut, et le transport s’est opéré aussi avec réussite. La mosaïque de Constantine ne tarda pas à venir accroître les richesses du Musée royal de Paris ou du Musée de Versailles. Selon donc ces informations, l’ensemble de la mosaïque a été exécuté par d’habiles artistes et le tableau semble destiner à jeter un nouveau jour sur l’histoire de la peinture Antique. M.Delamare pense que cet ouvrage est du temps des successeurs de Massinissa, l’allié des Romains qui a fait de Cirta (Constantine) la capitale de son royaume, et où ses descendants, surtout Micipsa, firent fleurir les sciences et les arts.
Cette hypothèse est très probable que nous allons essayer d’approfondir, nous savons maintenant que cette mosaïque se trouve actuellement au Musée du Louvre à Paris, dans notre recherche, on apprend que le Koudiat Athy-Ali était un vaste lieu de sépultures numides, romaines et indigènes. La présence d’une nécropole romaine laisse penser qu’il y avait un vaste temple pour la vénération d’Amphitrite et Neptune, ce dallage grandiose de 7 sur 8m n’était pas foulé par les pieds des visiteurs par respect et par adoration. Il est supposé entre autre que cette mosaïque faisait partie d’un temple dont la hauteur devrait permettre une vision globale et complète du chef d’œuvre, avec un jardin autour. Par ailleurs, les historiens affirment qu’au 4e siècle après J. C, Constantin 1 – le grand (Flavius valerus aurelius) favorise la promotion du christianisme et c’est l’extinction du culte de Mithra, et c’est le début de l’essor de l’église chrétienne. On apprend aussi que Cirta fut un foyer de culture punico-grecque car Massinissa et Micipsa (son fils) n’ont pas manqué de donner une éducation grecque à leurs enfants de recevoir des grecs intellectuels et artiste, où les sciences et la culture allaient permettre à Cirta d’acquérir prestige et embellissement d’ailleurs le travail des pierres précieuses s’était très bien développé en Grèce et qu’il y avait importation des pierres précieuses auprès des peuples d’Asie et d’Afrique du Nord . Sur ce registre, Cirta avait des richesses considérables, des pierres précieuses et beaucoup d’or et ce sont les affirmations de Pline l’ancien. Le char d’or de Neptune n’est pas seulement une représentation imaginaire, mais plutôt une projection d’une représentation, les offrandes faites aux dieux sont bien réelles et témoignent une vénération et une soumission aveugle. Ce char aurait pu se trouver au palais de Micipsa et pourquoi pas avec la statue de Neptune et d’Amphitrite en or et grandeur nature. À rappeler aussi qu’une seconde mosaïque a été trouvée près de la place de la brèche, elle représente Neptune et Amphitrite sur un char elle fut transportée au cercle militaire de Constantine puis détruite( les monuments antiques de l’Algérie- Gsell page 104-105) . Il faut dire aussi que les nécropoles de Cirta ont été pillées, celle du Koudiat Athy –Ali particulièrement.
L’or de Micipsa : Micipsa a deux fils, Adherbal et Hiempsal et un neveu Jugurtha, dont il craint l’ambition. Après la mort de Micipsa, Jugurtha ne tarda pas à faire exécuter Hiempsal et plus tard Adherbal, le peuple romain fut indigné par ce massacre, mais l’or dont disposait Jugurtha corrompe la noblesse et la réaction de Rome fut molle. Jugurtha vient à semer l’or à pleine mains dans cette ville vénale en disant sa célèbre phrase «tout est à vendre ici». Connaissant la puissance de Rome Jugurtha préféra battre en retraite pour ne pas être pris au piège dans la cité Cirta mais auparavant il prit soin de bien cacher son trésor par des hommes à lui une cachette inviolable dans les profondeurs de la cité à travers un réseau de labyrinthe et tous ceux qui ont participé au transport du trésor furent exécutés, le secret était bien gardé.
La guerre dura sept ans et Jugurtha fur vaincu par Marius, fut trainé à Rome, affamé dans sa prison de Tullianum, il fut étranglé sur l’ordre de Marius six jours après sa captivité. Son trésor n’a jamais été retrouvé, seul subsiste dans l’air le grand mystère qui entoure ce fabuleux trésor. Cela dit Cirta n’a pas encore livré tous ses secrets mais en ce qui nous concerne nous espérons que les services compétents puissent établir les formalités nécessaires auprès du gouvernement français pour la restitution d’un patrimoine national (la mosaïque de Constantine et d’autres reliques et trésors éparpillés un peu partout dans le monde).
Mâalem Abdelyakine

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