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Les sages-femmes fêtent leur journée mondiale à Chlef : un métier à haut risque en quête de reconnaissance

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Depuis plus de 15 ans, le 5 mai est dédié à l’un des plus beaux métiers du monde: il s’agit de la Journée mondiale de la sage-femme.
Cette profession comporte de multiples facettes et est encore trop méconnue du grand public. Cette journée est l’occasion de découvrir ce métier de « donneuse de vie », rendre hommage aux femmes (et aux hommes !) qui le pratiquent et montrer leur importance au sein de la société. Pour cette année 2016, le thème retenu par l’OMS est : «Femmes et nouveau-nés : au cœur de la pratique sage-femme».
En cette occasion un collectif des sages-femmes de l’hopital mère et enfant de la ville de Chlef et les établissements hospitaliers spécialisés en obstétrique et pédiatrie de la wilaya ont fêté jeudi dernier leur Journée mondiale. Au menu de cette journée et conformément aux instructions du ministère de la Santé, des portes ouvertes sur le rôle des sages-femmes dans la protection de la santé des mamans et des enfants ont été organisées en parallèle aux conférences sur le nouveau calendrier de vaccination, le dépistage précoce du cancer du sein et du col de l’utérus, l’accouchement sans douleur, la mortalité chez les mères et les nouveau-nés. Les étudiants de l‘école paramédicale de Chettia ont célébré cette Journée par l’organisation de plusieurs expositions sur la MST (maladie sexuellement transmissible), les cancers génitaux. La manifestation a été inaugurée par le directeur de la santé qui a souligné l’importance du rôle de la sage-femme dans le programme national de la santé de la mère et du nouveau-né. Il dira « Cette Journée est l’occasion de découvrir ce métier de donneuse de vie’ et de rendre hommage à ceux ou celles qui le pratiquent et montrer leur importance au sein de la société ». Les sages-femmes ont encore une fois saisi cette occasion pour revendiquer plus «d’intérêt» à ce corps professionnel. «Malgré ses efforts et son travail qui méritent d’être salués, la sage-femme n’a pas encore eu ses droits et continue d’exercer dans des conditions délabrées», dira l’une d’elles exerçant au sein d’une structure publique à Chlef.
Il faut souligner que la sage-femme joue un rôle important en éducation sanitaire, non seulement pour les parturientes, mais aussi pour la famille et la préparation au rôle de parents et doit s’étendre dans certaines sphères de la gynécologie, à la planification familiale et à des soins à donner à l’enfant. Elle fait un travail pénible et subit aussi bien la pression de l’administration que celle de la population qui est incompréhensive. Il faut noter que les sages-femmes sont souvent dépassées par la masse de travail et, surtout, par le manque d’encadrement et de formation, et se retrouvent en train de faire le travail de médecin ou d’infirmière. Au sujet de la formation, la récente déclaration du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, concernant le lancement prochain «d’une formation cyclique au profit des sages-femmes à l’échelle nationale, pour améliorer la qualité de leur tâche et mission» ne peut être que bénéfique pour le secteur de la santé. Le ministre a souligné en cette occasion «le rôle crucial de la sage-femme qui devra permettre d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à travers l’investissement dans la formation, la mise en place d’infrastructures de base et le partage de l’information qui permettront d’améliorer l’accès à des soins pour une maternité sans risque» A titre de rappel, une sage-femme algérienne assure jusqu’à 750 accouchements par an, voire plus dans certaines zones, alors que les normes fixées par l’Organisation mondiale de la Santé sont de 175 accouchements par sage-femme». . Notant que «des progrès considérables» ont été enregistrés depuis l’indépendance en matière de réduction de la mortalité maternelle et infantile, il a fait savoir que celle-ci est passée de 39,4 pour 1.000 naissances vivantes en 1999 à 22,3 pour autant de naissances vivantes en 2015. Néanmoins, une femme sur près de 2.200, risque à l’heure actuelle, sa vie pendant la grossesse ou l’accouchement, contre 1 sur 900 en 1999, ce qui rend les «défis encore persistants» dans ce domaine,
B. O.

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