Du nouveau pour le projet de gazoduc transsaharien (Trans-Saharian Gas-Pipeline, TSGP) reliant le Nigéria à l’Europe via l’Algérie? Des entreprises russes pourraient investir leurs technologies dans la construction du gazoduc.
Des sources médiatiques citant l’agence russe Sputnik, donnent cette information en se référant à une déclaration de l’ambassadeur d’Algérie en Russie, Smail Benamara. Le Gazoduc Transsaharien, long de 4 128 km, est un projet structurant déterminant dans la promotion et l’accélération de l’intégration économique régionale, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de développement régionaux, notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Sa réalisation confirmera la position de l’Algérie comme acteur mondial majeur dans le domaine gazier, mais aussi comme pays résolument engagé dans le développement économique et social du continent. Le champ gazier de Hassi R’mel, en Algérie, sera bientôt connecté à celui du Nigéria en passant par le Niger, pour relier le marché européen. «Le gazoduc peut être achevé en trois ans et nous pouvons transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz depuis le Nigeria», a annoncé cette année le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.
En attendant, les pays européens se débattent dans une crise énergétique apparemment sans solution immédiate autre que le rationnement de la consommation de gaz et d’électricité imposé aux citoyens qui devront sacrifier une partie de leur confort habituel et supporter les coûts devenus de plus en plus excessifs de leurs achats quotidiens. Accepteront-ils de le faire ? On a appris hier, d’après les médias occidentaux, que «la Commission européenne veut fixer aux États un objectif contraignant pour réduire leur consommation d’électricité « d’au moins 5%» pendant un nombre déterminé d’heures de pointe pendant lesquelles l’électricité est la plus chère». L’objectif est de réduire de 3,8% la consommation de gaz pour produire de l’électricité.
De son côté, selon les mêmes sources, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis une réforme structurelle «en profondeur» du marché de l’électricité frappé actuellement par une flambée des prix qui touche également le gaz. D’après les médias occidentaux, «Bruxelles veut réclamer une contribution temporaire de solidarité aux producteurs et distributeurs de gaz, charbon et pétrole, qui réalisent des bénéfices massifs grâce à la flambée des cours ». Ils citent Ursula von der Leyen : « Ces grandes entreprises doivent donc payer une juste part, verser une contribution de crise ». En France, on parle d’un hiver rude sur le front de l’énergie. La solution est dans les économies d’énergie et la sobriété, disent les responsables. Ils reconnaissent que le risque de coupure d’électricité ne peut pas être totalement exclu, sauf si la consommation nationale baisse de 1 à 5% dans la majorité des cas, et jusqu’à 15% dans les situations météorologiques les plus extrêmes. Ils excluent le risque de ‘black-out' ». Une période de « vigilance » est prévue dès l’automne et portera notamment sur les mois de novembre et décembre, qui seront visiblement marqués par « une mobilisation générale » sur ce front.
Dans cette crise énergétique, il y a un pays européen qui tire son épingle du jeu : la Norvège. Grâce à une hausse de 8% de ses propres livraisons et à la chute des livraisons de Russie, frappée par les sanctions, la Norvège est maintenant passée au rang de premier pays fournisseur de l’Europe en gaz naturel à la place de la Russie. Naturellement, elle s’oppose au plafonnement du prix des importations de gaz dans l’Union européenne (UE). Les observateurs ont noté que la Norvège a largement tiré partie de la flambée des cours. D’après les experts, ses revenus pétro-gaziers pourraient ainsi atteindre 1.500 milliards de couronnes (150 milliards d’euros) en 2022 – et 1 900 milliards l’an prochain -, pulvérisant le record établi l’an dernier (830 milliards).
M’hamed Rebah