Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des pays contributeurs de troupes à la force de maintien de la paix de l’Union africaine (UA) en Somalie ont appelé à une action urgente, avertissant que « la sécurité de la Somalie faiblit à mesure que le groupe militant al-Shabaab gagne du terrain ».
Les ministres de Djibouti, d’Éthiopie, du Kenya et d’Ouganda, ainsi que ceux de Somalie, se sont réunis jeudi, à Kampala, la capitale ougandaise. Une délégation égyptienne les a également rejoints. Jacob Oboth, ministre ougandais de la Défense et des Anciens combattants, a souligné la nécessité de contrer la menace croissante posée par Al-Shabaab et de renforcer les efforts de stabilisation en cours en Somalie. Il a appelé à un déploiement accru de troupes, avertissant que le risque de perdre les gains opérationnels durement acquis est possible si aucune mesure n’est prise, selon un communiqué de son cabinet. Ahmed Moallim Fiqi, ministre somalien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a appelé au renforcement urgent des forces de réaction rapide et à une offensive multisectorielle pour reconquérir les zones récemment perdues par al-Shabaab. Il a affirmé que la paix en Somalie est synonyme de stabilité pour toute la Corne de l’Afrique. En mai 2019, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution autorisant une réduction des effectifs militaires, les forces somaliennes prenant en charge la sécurité de leur pays. L’Ouganda a réduit ses effectifs tandis que le Burundi a retiré ses troupes du pays en difficulté. Face à la dégradation de la situation sécuritaire en Somalie, l’Ouganda a annoncé plus tôt cette année son intention de déployer davantage de troupes dans le pays. L’Égypte a également exprimé son intérêt pour l’envoi de troupes en Somalie. Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a souligné la nécessité d’un soutien politique et financier soutenu aux opérations de l’UA en Somalie. Youssouf a déclaré que la résolution 2719 du Conseil de sécurité de l’ONU appelle à un financement prévisible et durable des opérations de paix dirigées par l’Afrique, soulignant que la paix mondiale est une responsabilité partagée. Il a déclaré que l’UA ne demandait que 190 millions de dollars américains pour 2025, soit bien moins que les 7 milliards de dollars estimés que la piraterie maritime coûtait autrefois au monde chaque année. Le secrétaire du Cabinet kenyan à la Défense, Soipan Tuya, a fait valoir que les difficultés de financement pouvaient être attribuées à la lassitude des donateurs, soulignant le besoin urgent d’un financement prévisible. Tuya a déclaré que la stabilité de la Somalie est essentielle à la sécurité régionale et mondiale, exhortant la communauté internationale à agir dans l’unité. R. I.