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LES MILITANTS DES DROITS HUMAINS POUSSÉS À L’EXIL FORCÉ : Le Makhzen ou la persécution comme mode de gouvernance

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Le président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Aziz Ghali a dénoncé la politique de harcèlement des journalistes et des militants des droits de l’Homme, érigée en mode de gouvernance par le Makhzen. Intervenant à l’occasion d’une conférence de soutien aux détenus d’opinion, organisée par son association, il a dénoncé la poursuite des arrestations et le harcèlement des journalistes et blogueurs au Maroc.

«Le nombre de personnes poursuivies en justice dans ce cadre a atteint 82 en 2021 », a-t-il estimé.  Il a rappelé dans ce contexte que l’arrestation et la poursuite de journalistes et blogueurs en justice ne sont pas un phénomène nouveau. « C’est un mode de gouvernance au Maroc », a-t-il affirmé.
Poursuivant son analyse du phénomène, il a rappelé le cas du journaliste marocain et défenseur des droits de l’Homme Omar Radi, victime de harcèlement et de violations de ses droits aussi bien durant l’instruction que durant les procès qui l’ont ciblé. « Son procès n’était pas équitable, et les violations envers sa personne se sont poursuivies même après son incarcération, en le privant de soins, ce qui est considéré comme un crime ». Aziz Ghali a souligné que le dossier d’Omar Radi est l’un des plus importants dossiers qui ont mis à nu au niveau international les violations envers les journalistes au Maroc.
Arrêté et inculpé en juillet 2020, Omar Radi, connu pour ses positions critiques envers le Makhzen, a été condamné en appel le 3 mars 2022 à six ans de prison ferme dans une double affaire d' »espionnage » et de « viol », accusations qu’il a toujours niées. Et cette accusation est devenue le sésame pour le Makhzen pour envoyer devant un tribunal tout opposant. Il n’a pas manqué de souligner sa crainte de voir les opposants contraints à l’exil forcé, une situation adoptée par de nombreux militants et militantes qui ne peuvent pas entrer sur le territoire marocain de peur d’être arrêtés et poursuivis,  comme cela s’est produit dans de nombreux cas. L’AMDH, est la plus importante association de droits humains au Maroc. Cette dernière a commémoré dimanche le 44e anniversaire de sa création à travers un rassemblement de protestation national devant le Parlement à Rabat, sous le slogan « Neuf ans de harcèlement et de siège : une résilience continue contre les attaques du Makhzen ». Les déclarations de Aziz Ghali nous rappellent le harcèlement vécu par le couple  Dounia et Adnan Filali qui subit un harcèlement depuis qu’il a mis à nu les instruments propagandistes du couple maroco-sioniste en France. Ses difficultés ont commencé quand il avait mené une enquête au sujet de la succursale « Team Jorge » une entité sioniste d’espionnage, implantée par le régime du Makhzen pour surveiller ses opposants dans le sillage du scandale du logiciel espion Pegasus, fabriqué par l’entreprise sioniste NSO.
Dans une tribune publiée sur un quotidien belge, Dounia et son mari Filali sont revenus sur la campagne de persécution et de dénigrement qui les a ciblés menée, par l’appareil répressif du Makhzen. « L’acharnement et la persécution par les services secrets marocains à notre encontre a commencé en novembre 2020, période où  nous avions dénoncé la surveillance et l’espionnage des services secrets marocains via des caméras placées  dans des chambres d’hôtel, ceci bien avant l’affaire Pegasus et que la lumière se fasse sur les méthodes de chantage et de pression employées par les services secrets du régime sur les personnes qui les dérangent.  Énormément de preuves étaient connues de l’opinion publique internationale. Il suffisait de les regrouper et d’interviewer les bonnes personnes, «  les victimes. Persécutés, surveillés, diffamés par l’État policier, nous avions été les premiers marocains de l’histoire à subir les  assauts coordonnés de l’État marocain et de médias israéliens et français. Un double record en tant que Marocains. Après être devenus les premiers réfugiés politiques marocains en Chine, nous nous sommes retrouvés à être les premières victimes collatérales de la normalisation du Maroc avec Israël. Nous payons aussi le  prix de la préservation des relations bilatérales entre la France et le Maroc. Etant partis  de Chine pour la France après une attaque d’agents marocains à notre domicile, nous ne pensions  pas qu’en arrivant au pays des droits de l’Homme nous allions vivre un  cauchemar que l’Etat chinois n’aurait  sans doute jamais permis sur son territoire même pour satisfaire un pays allié», dira le couple qui continue de subir un véritable harcèlement des services du Makhzen qui utilise ses relais aussi bien en France qu’ailleurs en Europe pour mener une campagne de persécution contre le couple ciblé par des articles de presse où la diffamation dispute la palme à l’insulte.
Ce sont là les pratiques du Makhzen qui a poussé de nombreux opposants et militants des droits de l’Homme au silence ou carrément à l’exil forcé pour ne pas être victimes d’une cabale judiciaire pouvant les conduire en prison.
Slimane B.  

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