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LES MEMBRES DU PANEL EN CONFÉRENCE DE PRESSE : «Notre rôle est de faciliter le dialogue pour tenir une Présidentielle»

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Le coordinateur national du Panel pour la médiation et le dialogue, Karim Younès, a appelé, lors d’une conférence de presse, tenue jeudi à Alger, le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, à mettre en œuvre rapidement les « mesures d’apaisement» comme revendiqués par le Mouvement populaire, dont le départ du gouvernement.
«Nous avons demandé au chef de l’État le départ du gouvernement », a exhorté Karim Younès, dont les membres de son instance ont rencontré le chef de l’État,– sur demande de ce dernier –, qui a permis, rappelle le responsable du panel, « la mise au point du processus envisagé, la demande de mesures d’apaisement et l’impératif changement de l’actuel Gouvernement», a tenu à préciser Younès, en insistant, devant les médias de la presse nationale, qu’il continuera à demander la libération des détenus du Mouvement et pour le changement du système politique en place. Il ne manquera pas, à ce point de presse, auquel ont assisté Ammar Belhimer, Fatiha Benabbou, Hadda Hazem…, que l’instance est « optimiste quant à la satisfaction des mesures d’apaisement », mais « elle ne se permettra pas de se substituer à l’État ou à la Justice », a-t-il précisé.
Chargé depuis deux semaines maintenant de mener un dialogue entre le pouvoir d’un côté et la classe politique, la société civile et les représentants du Hirak de l’autre, le tout en pleine mobilisation populaire et citoyenne contre le système en place, l’ex-président de l’APN estime que «le dialogue est le moyen le plus sûr pour aboutir à une solution consensuelle permettant une sortie de l’impasse».

«Nous ne représentons ni le Pouvoir, ni le Hirak, ni autres parties»
Devant une mobilisation dans la rue toujours au rendez-vous les vendredis, et les mardis pour les étudiants, depuis le 22 février, et qui plus est, s’est montrée très critique envers le panel, accusé de « tentative de récupération du Mouvement», Karim Younès s’est défendu. Pour lui, les membres de cette commission «n’ont aucune qualité représentative du citoyen ni du pouvoir et n’est, de ce fait, le porte-parole d’aucun parti, ni instance ou association, elle n’est pas représentative du Hirak non plus ».
Néanmoins, l’instance partage, selon lui « les mêmes revendications du mouvement populaire relatives aux droits et libertés individuelles et collectives, ainsi qu’aux garanties d’organiser une Présidentielle intègre ». Karim Younès a fait savoir également que la mission de l’instance qu’il dirige « est limitée à la médiation entre les acteurs politiques » dans le but de mener un dialogue « permettant l’élaboration d’une feuille de route consensuelle pour une sortie de crise, par la tenue d’une présidentielle ».
Pour ce faire, a-t-il expliqué la démarche, l’instance préconise la tenue d’une conférence nationale dont la mission est de convoquer une commission en charge de préparer, d’organiser et de contrôler la Présidentielle, cite-t-il. Elle se chargera également, a-t-il détaillé, d’«élaborer une feuille de route pour la prochaine période présidentielle » qui ne saura être, poursuit Karim Younès «qu’une autre période de transition durant laquelle se fera une profonde révision de la Constitution», explique-t-il. Sur le refus de nombreuses personnalités historiques et nationales de rejoindre son Instance, Younès dira qu’il respecte leur position, avant d’ajouter qu’« un bon nombre d’autres personnalités l’ont rejointe ». Il a annoncé, plus loin, à cette occasion  la création « prochainement des groupes de travail et de réflexion dans des domaines précis », dont celui du comité des sages. Younès dira également que le panel ambitionnait « d’assurer la réunion et de réaliser le consensus autour d’une élection présidentielle avec toutes les garanties de transparence et d’honnêteté.»

Détenus du Hirak : «À la Justice d’en décider»
Pour rappel, mercredi dernier, Karim Younès a fait savoir que les deux forces politiques au Pouvoir depuis ces dernières 20 ans, à savoir l’ex-parti unique, le FLN et le RND, seront exclus du dialogue national, sauf si « les 43 millions d’Algériens qui le demanderaient». Intervenant à son tour, à cette conférence, le professeur en droit public, Ammar Belhimmer, également président de la Commission politique du Panel, a estimé que l’Instance « ne peut pas s’interférer dans le travail de la Justice » concernant l’exigence de la libération des détenus du mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place. Belhimmer a fustigé les appels pour une période de transition avant d’entamer des élections présidentielles, évoquant ses « répercussions négatives », en citant comme exemple la Lybie après 2011. La constitutionaliste, Fatiha Benabbou, est allé également dans le même sens, suggérant que « c’est au nouveau président de la République élu d’opérer un amendement constitutionnel et de jeter les jalons de la nouvelle ère de transition démocratique en Algérie » a-t-elle soutenu.
Hamid Mecheri

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