La tension est de nouveau montée dans la bande de Ghaza après une série de frappes meurtrières menées dans la nuit de mardi à mercredi par l’armée de l’entité sioniste. Ces attaques, qui ont visé plusieurs zones du sud et du centre du territoire, notamment les camps de déplacés, ont provoqué la colère des mouvements de résistance palestiniens, qui dénoncent une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu conclu à Charm el-Cheikh sous l’égide du président américain Donald Trump.
Dans un communiqué publié mercredi matin, le porte-parole du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, Mohamed al-Hajj Moussa, a tenu l’entité sioniste et l’administration américaine pour « pleinement responsables » de la rupture de la trêve et de la poursuite du bain de sang à Ghaza. Selon lui, les massacres commis ces dernières heures contre les civils et les enfants « prouvent que l’ennemi poursuit son agression méthodique sous couvert de prétextes mensongers ». Il a affirmé que « la résistance palestinienne a respecté l’accord dans son intégralité depuis sa signature » et n’a commis « aucun acte de rupture », contrairement à l’armée israélienne qui « continue ses assassinats ciblés et empêche même l’extraction des corps de ses soldats, afin de manipuler l’opinion publique et d’en rejeter la faute sur la résistance ». Mohamed al-Hajj Moussa a également mis en cause les médiateurs régionaux, qu’il accuse de « laxisme » face aux violations répétées de l’accord : « Les garants du cessez-le-feu doivent adopter une position ferme et contraindre l’occupation à cesser ses crimes. Quant à Washington, elle ne peut continuer à justifier ces violations tout en prétendant défendre la paix. » Le responsable a appelé à la poursuite des mobilisations populaires de soutien à Ghaza dans le monde arabe et au-delà, soulignant que « la pression des peuples reste le moyen le plus efficace pour faire cesser l’agression ».
« Nous n’avons aucun lien avec l’incident de Rafah »
De son côté, le Mouvement de la résistance palestinienne a rejeté toute responsabilité dans l’incident de tirs survenu à Rafah, dans le sud de Ghaza, et a réaffirmé son engagement total envers le cessez-le-feu. Dans un communiqué diffusé mardi, le mouvement a condamné les frappes aériennes menées le même jour par l’armée de l’entité sioniste, qualifiées d’« acte criminel et d’agression flagrante » contre la trêve. Le Hamas a dénoncé une « série continue de violations » ces derniers jours, marquée par des bombardements meurtriers, la fermeture persistante du poste frontalier de Rafah et le refus d’autoriser l’aide humanitaire à entrer dans le territoire. Ces agissements, estime le mouvement, traduisent « la volonté claire de l’ennemi de saboter l’accord et de prolonger la souffrance du peuple palestinien ». Le mouvement a exhorté les médiateurs internationaux à « agir immédiatement pour faire pression sur l’occupation » et mettre fin à cette escalade qu’il juge « dangereuse et préméditée ».
Une escalade commandée par Netanyahou
Sur ordre direct du Premier ministre de l’entité sioniste, Benyamin Netanyahou, l’armée a lancé mardi soir plusieurs raids contre des zones densément peuplées de la bande de Ghaza, causant des dizaines de morts et de blessés. Ces attaques ont été justifiées par l’occupation au motif que le Hamas aurait « violé l’accord de cessez-le-feu » et « refusé de remettre les corps des soldats capturés », tout en affirmant qu’un de ses militaires avait été tué par un tireur d’élite à Rafah. La résistance palestinienne a immédiatement rejeté ces accusations, dénonçant une tentative de diversion politique de la part du gouvernement israélien en crise.
« La résistance ne permettra pas à l’ennemi d’imposer de nouvelles réalités »
Dans un nouveau communiqué publié dans la soirée, le Hamas a réitéré que « la résistance ne permettra pas à l’ennemi d’imposer de nouvelles réalités sous le feu des bombes », avertissant que toute poursuite des agressions entraînerait « des conséquences imprévisibles ». Le mouvement a également dénoncé l’alignement systématique de Washington sur Tel-Aviv, qualifiant la position américaine de « complicité directe dans le sang versé du peuple palestinien ». « Le monde doit comprendre, a insisté le communiqué, que le sang de nos enfants et de nos femmes n’est pas à vendre. » La reprise des frappes à Ghaza, malgré la trêve officiellement en vigueur, relance les craintes d’un effondrement total du fragile accord de cessez-le-feu. Sur le terrain, les hôpitaux débordent de victimes, tandis que les équipes de secours peinent à intervenir dans des zones toujours bombardées. La résistance, de son côté, affirme rester « prête à défendre son peuple et à répondre à toute agression », prévenant que « la patience des Palestiniens a des limites ». L’énième épisode de ce cycle de violences met une fois encore en lumière l’échec des médiations internationales et l’impunité persistante de l’entité sioniste, encouragée, selon les Palestiniens, par le silence complice des grandes puissances.
M. Seghilani









































