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«Les filles de Bernarda» : Une lecture théâtrale qui établit l’actualité de l’œuvre originelle

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«Les filles de Bernarda», une lecture théâtrale tirée de «La Casa de Bernarda Alba», célèbre drame en trois actes écrit en 1936 par le poète et dramaturge espagnol, Federico Garcia Lorca, a été présentée lundi à Alger, en célébration de la Journée internationale de la femme et dans le cadre des échanges culturels entre l’Algérie et l’Espagne. Conçue par Ana Fernandez Valbuena, la lecture scénique «Les filles de Bernarda», accueillie au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), est un «projet conçu pour réfléchir sur les thèmes proposés par le texte de Federico Garcia Lorca (1898-1936), appliqués aux différents contextes nationaux et aux différentes générations de femmes qui y ont participé», explique la Docteure en philologie italienne et Professeure de dramaturgie. Trois comédiennes algériennes assises sur des chaises au devant de la scène, Kaouthar Douniazed, Fatima Rebahi, Nesrine Dahmane et cinq espagnoles, Daniela Garcia Castro, Guiomar de la Cruz Santos, Shneider Pauline Zoé Luise, patrocinio Nieto Moreno et Garance Durand Caminos, intervenant à travers des enregistrements vidéo projetés sur écran, ont échangé sur différents sujets constituant les préoccupations communes et récurrentes de la femme, en lien avec ses aspirations à s’affirmer, à l’instar de l’enferment, l’autorité matriarcale et la répression physique et morale. Réalisé entre décembre 2020 et février 2021 avec un panel de femmes de nationalités différentes, le montage de ce projet qui a nécessité une «dizaine de sessions en ligne», a «confronté différentes manières d’analyser les textes dramatiques» pour les mettre en scène en respectant le contexte propre à chaque pays, un travail qui vise à développer l’»échange intergénérationnel» en rassemblant des actrices d’âges et de pays différents. Donnant au dialogue «la dimension universelle» contenue dans le texte originel, les comédiennes ont réussi à créer et mettre au point un «processus d’écriture dramatique simple» à partir de «témoignages partagés» autour des thèmes contenus dans le texte initial, «plus que jamais d’actualité», ce qui a encouragé l’»écoute et le métissage» en intégrant à la lecture et à l’écriture «divers accents», à travers trois véhicules linguistiques: l’Espagnol du drame original, l’Algérien (derdja) et le Français.
Ce projet contemporain met à nu les attitudes rétrogrades toujours en vigueur qui se relient à celles dénoncées par Federico Garcia Lorca, quand, dans son chef d’œuvre, sa plume pousse les filles de Bernarda Alba à se rebeller contre l’imposition de vivre à l’écart du monde, payant pour cela un lourd tribut. «Les filles de Bernarda» est une «belle naissance» et un «partage enrichissant» qui a permis de franchir, non seulement les frontières de l’isolement imposé par la pandémie du Coronavirus, mais aussi celles de la «langue et les préjugés culturels», a souligné la metteure en scène. En présence de l’ambassadeur d’Espagne à Alger, Fernando Moran, le public présent, occupant un siège sur deux et soumis au strict respect des mesures d’hygiène sanitaire, a longtemps applaudi les comédiennes qui ont suggéré le jeu par la variation de leurs intonations vocales qu’elles ont bien travaillées. La lecture scénique «Les filles de Bernarda» a été organisée sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts et l’Ambassade d’Espagne en Algérie, en collaboration avec le Tna et l’Institut Cervantès d’Alger.

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