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Les établissements hippiques en grève illimitée : les responsables de la SCHPM sur la sellette

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Rien ne va plus à l’Hippodrome Aouchiche Abdelmadjid du Caroubier (Alger), également siège de la Société des courses hippiques et du pari mutuel Algérie (SCHPM). En ce jour du 17 janvier, le personnel travailleur affilié à l’UGTA a enclenché un énième mouvement de grève illimité, afin de dénoncer une gestion «kafkaïenne» des responsables de la société, à sa tête le DG par intérim, Hammouche Taha.

«On demande le départ des responsables corrupteurs, on demande nos droits, non à la Hogra, on veut l’application des décisions du conseil d’administration», telles sont les quelques mots d’ordre des grévistes portés sur des étendards, accrochés à l’entrée de l’enceinte du champ de courses du Caroubier, a-t-on constaté sur les lieux. Ce débrayage qui concerne l’ensemble des travailleurs des hippodromes et des agences hippiques existant sur le territoire national a été décidé lors d’une réunion organisée le 26 janvier dernier, sous la coupe du bureau de la Fédération nationale des travailleurs des industries alimentaires en coordination avec le bureau de la Coordination de l’UGTA de la SCHPM. Et pour cause, les grévistes reprochent à l’actuelle direction de la société d’avoir «enfreint les accords», notamment ceux conclus précédemment entre l’administration et le partenaire social des travailleurs. En dépit des engagements pris par les responsables quant à l’assainissement de leur situation sociale, les travailleurs n’ont rien vu venir de la part du DG P/I, Hammouche Taha, accusé de mauvaise gestion et de tous les maux qui prévalent dans cette société publique à caractère industriel et commercial (EPIC). Dans un document rendu public, les contestataires demandent à l’administration de respecter ceci; la rétribution des salaires du personnel de la société dans les délais préétablis, le reversement des primes IFSP, PRI et PRC et autres prévues dans l’accord, l’application de la prime de 35% avec son effet rétroactif pendant la période 2010-2012 ainsi que l’application des dispositions de l’article 87 bis. Mais, la sourde oreille réservée par le responsable à la tête de cette société a poussé les travailleurs à recourir encore une fois au moyen de débrayage pour se faire entendre, après un arrêt de travail de 17 jours observé en novembre dernier. Pour les grévistes rien ne peut justifier «l’insolence» et «l’apathie» des responsables, puisque la situation financière de la société a été assainie par les pouvoirs publics. En effet, lors d’un Conseil interministériel (CIM) tenu le 6 novembre 2014, le gouvernement a pris la décision d’effacer les dettes fiscales et parafiscales de la SCHPM qui s’élèvent à quelques 300 milliards de centimes, le reversement de quelques 10 milliards de centimes en termes de dotations qui reviennent de droit aux propriétaires de chevaux de course et le déblocage de 4,6 milliards de centimes représentant trois mois de salaires au profit des travailleurs de la société.
Ceci, d’autant plus que la société engrange mensuellement un chiffre d’affaires dépassant les 10 milliards de centimes, révèle, sur place, un responsable du partenaire social qui a livré sa version des faits. Des raisons somme toute qui suscitent le courroux du bureau syndical de l’UGTA, tutelle syndicale des travailleurs de la SCHPM qui se montre prêt à en découdre avec l’administration jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications. Ceci, sachant, que les responsables de la société «n’ont pas daigné» répondre à leurs doléances, afin d’assainir définitivement leur situation salariale, dénoncent-ils. Plus au-delà, ils accusent leur tutelle d’avoir usé de «pratiques abusives». Et pour cause, selon ces contestataires, il y’a eu des licenciements, des mutations, des gels et des exclusions non justifiées parmi les travailleurs. Ce ne sont pas les seuls griefs retenus contre le DG P/I de la société, puisqu’il y’a eu également, selon leur témoignages, fermeture de quelques unités de la société.
Il est bon de savoir que Hammouche est en charge du dossier de la SCHPM depuis septembre 2014, juste après le déclenchement de la grève des propriétaires de chevaux de course qui a abouti à la tenue du CIM. Au lieu d’écouter la sonnette d’alarme tirée par le personnel devant cette «débandade», la direction persévère dans son «mutisme et son abus» et «ferme les portes du dialogue» avec le partenaire social, s’indigne les dérayeurs. Pour le coordinateur syndical de l’UGTA, Djamel Oudafal, les responsables agissent comme s’il s’agit d’une propriété «privée», a-t-il tancé le responsable hiérarchique de la SCHPM. Selon lui, toutes les voies de recours possibles ont été épuisées jusque-là. Pour lui, depuis que Hamouche Taha est en poste, un processus de mise à sac de la société a pris le chemin pour donner lieu à une débâcle et une «mauvaise gestion caractérisée». Selon la version de notre interlocuteur, en dépit du fait que le mis en cause soit chargé par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche de mettre en œuvre le plan de redressement de la société, ce responsable continue d’ignorer leur préoccupation. Plus au-delà, il est accusé d’avoir «mené la société à la dérive et de vouloir la casser». Pour Oudafal, le DG en question ne reçoit pas ses partenaires et encore moins écoute les propriétaires de chevaux, les entraineurs, les jockeys et les LADS (garçons d’écurie), a-t-il accusé. Selon les grévistes, depuis que ce responsable a pris les rênes de la SCHPM, des disfonctionnements flagrants et des malversations ont été constatés, conjugués aux défaillances sur le terrain, allant jusqu’à priver parfois les chevaux d’aliments. Ceci, en plus des carences constatées en matière d’hygiène qui ne font qu’accentuer cette anarchie sans précédent, a-t-on retenu des différents témoignages recueillis sur place parmi les grévistes. Nos tentatives de prendre attache avec la direction de la société pour avoir sa réaction face à ce débrayage illimité sont restées lettre morte.
Farid Guellil

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