La campagne électorale se poursuit et les candidats engagés dans ce rendez-vous multiplient leurs sorties sur le terrain à travers les meetings, et les rencontres de proximité avec les citoyens afin de les convaincre par leurs programmes électoraux pour aller voter en leur faveur le jour du scrutin.
En effet, dans ces rassemblements les candidats multiplient les promesses ainsi que des discours, parfois sérieux, mais parfois semblant « illogiques et irresponsables ». Ainsi, durant ces deux derniers jours de campagne, nous assistons à des propos « bizarres » et à des dérapages verbaux que la société algérienne n’a pas eu l’habitude d’entendre. Prenant exemple le président du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aissa Belhadi, qui a réagi à la polémique sur les réseaux sociaux concernant la présence inhabituelle de jeunes et « belles femmes » sur les affiches électorales. Un « phénomène » nouveau auquel les Algériens n’ont pas pris l’habitude à voir dans pareilles circonstances électorales. Sur internet, les Algériens estiment que la nouvelle chambre basse du Parlement national s’apparenterait à une sorte de « salon de beauté ». Allant jusqu’à dire que certains partis ont engagé des « mannequins » pour « séduire » le lectorat. Se sentant interpellé, Belhadi est revenu sur la polémique. « Nos beautés (les femmes candidates de son parti) sont des médecins, des ingénieurs, des mariées, des directrices », a-t-il dit d’emblée, avant de déraper : « Nous vous avons ramené des fraises, mais sélectionnées, pas celles destinées à l’Afrique du Sud. Nous avons ramené des compétences et des élites, ce qui correspond avec l’objectif de notre parti qui est celui de distinguer les élites populaires ». Une dérive verbale en plein discours politique reflétant le niveau « intellectuel » et « éducatif » des candidats et des chefs de partis qui sont sensés ramener le changement espéré. Ce langage traduit aussi le peu de considération accordé par certains leaders politiques engagés dans la course électorale au programme de campagne. Au lieu et place, ils versent dans la démagogie, le populisme et le mépris. L’autre encart qui a fait tout aussi polémique est ce candidat qui a lancé dans un meeting des promesses « irréalisables » prenant le peuple pour « naïf » et « ignorant ». « Je rendrais Adrar ou Tamanrasset beaucoup mieux qu’Abu Dhabi en 2030… ! » Rien que ça !
On pousse à l’abstention électorale !
Malheureusement, ces dérapages qui n’ont pas de justification, affirment que certains politiciens et autres continuent à considérer et traiter le peuple comme un « dupe », malgré que le Hirak a prouvé le contraire, montrant le degré élevé de la conscience politique chez les citoyens du plus jeune au plus âgé. Cependant ce populisme et le « mépris » dégagé par la classe politique envers les Algériens qui ne veulent que réaliser un vrai changement et passer à une Algérien nouvelle d’une façon fluide et démocratique, notamment à travers des élections transparentes choisissant ainsi ses représentants et ses élus dans les institutions de l’État, séparera d’avantage la relation entre les deux parties (peuple et classe politique) dont la confiance est déjà rompue et perdue. Plus encore il confortera la tendance d’abstention des électeurs, notant que durant cette première semaine, les avis des citoyens manifestés sur la toile bleue, rapportent leurs critiques concernant les panneaux d’affichage qui sont vides, ainsi que sur les déclarations de certains candidats qui ne sont pas selon eux en mesure de les représenter.
Le RND avertit le Maroc
Lors du 7e jour de la compagne électorale et depuis la wilaya de Sétif, le SG du Rassemblement nationale démocratique (RND) Tayeb Zitouni n’a pas hésité à manifester son souhait de rentrer en course des législatives à côté du plus vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes (FFS), qui représente selon lui l’un des « courants et partis nationalistes », rappelant la décision de son fondateur le défunt Hocine Ait Ahmed en unifiant le front intérieur pour faire face à l’agression marocaine dans la guerre des sables en 1963. Dans ce cadre le même politicien a averti le Maroc de défier ou affronter l’Algérie. Indiquant par ailleurs que « certains héritiers de la colonisation tentent d’exploiter la diversité nationale » pour semer, a-t-il, averti « le désordre dans le pays et saper son unité nationale ».
Sarah Oubraham