Un haut responsable de la résistance palestinienne a confirmé hier que l’ensemble des dirigeants du mouvement, présents à Doha, se portaient bien après l’attentat meurtrier mené par l’entité sioniste contre la capitale qatarie. Selon la même source, le bureau politique du mouvement et le comité de négociation ont échappé à une tentative d’assassinat ciblée.
D’après des déclarations conjointes de l’armée d’occupation et du service de renseignement « Shabak », l’opération, baptisée « Sommet de feu », visait les plus hauts responsables de la résistance, présentés comme « les cerveaux » de l’attaque du 7 octobre 2023. Les frappes auraient ciblé le lieu de réunion de la délégation négociatrice palestinienne, alors en discussion autour d’une proposition américaine pour un cessez-le-feu. Les médias sionistes, notamment la chaîne 12, ont affirmé que le feu vert avait été donné par l’administration américaine, insistant sur le fait que Washington contrôle l’espace aérien qatari et qu’aucune opération ne pouvait se dérouler sans son aval. Un responsable cité par la chaîne 13 a même précisé que des dirigeants comme Khalil al-Hayya et Zaher Jabarin faisaient partie des cibles. Une version démentie par des sources proches de la résistance qui assurent que tous les membres du bureau politique sont indemnes. Des explosions retentissantes ont été rapportées dans plusieurs quartiers de Doha, accompagnées de colonnes de fumée visibles dans le ciel, notamment au-dessus du secteur de Katara.
Vives condamnations de Doha
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a dénoncé « avec la plus grande fermeté » un acte qualifié de criminel et constitutif d’une violation flagrante de la souveraineté nationale et du droit international. L’attentat, a ajouté le communiqué, représente une menace grave pour la sécurité des citoyens et des résidents. Doha a affirmé qu’elle « ne tolérera pas ce comportement irresponsable » et qu’une enquête approfondie est en cours. Peu après l’agression, le gouvernement qatari a annoncé la suspension de sa médiation entre l’entité sioniste et la résistance palestinienne, entamée depuis plusieurs mois afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu. Les autorités locales ont confirmé que la Défense civile et les forces de sécurité étaient intervenues immédiatement pour sécuriser les zones touchées et protéger les habitants.
Réactions fermes
L’attentat a déclenché une vague de condamnations à travers la région. Dont les Émirats arabes unis : le ministre des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, et le conseiller présidentiel Anwar Gargash ont dénoncé « un acte traître », affirmant que la sécurité des pays du Golfe est indivisible et que l’attentat contre Doha est une attaque contre toute la région. Koweït : le ministère des Affaires étrangères a condamné « une agression barbare » et exprimé sa solidarité avec le Qatar. Pour sa part, Bagdad a dénoncé un « crime sioniste » menaçant la sécurité arabe alors que Téhéran a qualifié l’opération de « très dangereuse », avertissant que la passivité de la communauté internationale face aux agressions de l’occupation ne ferait qu’aggraver la situation régionale. Au Yémen, le président du Conseil politique suprême, Mahdi al-Mashat, a condamné l’agression et averti que « de tels crimes se reproduiront dans toute la région si nous ne nous unissons pas pour affronter le danger sioniste ». Il a dénoncé avec force l’attentat visant la délégation palestinienne à Doha. Pour l’Arabie saoudite, le ministère des Affaires étrangères a exprimé sa condamnation « la plus ferme » d’un acte qualifié de « criminel et flagrant » contre la souveraineté du Qatar alors que Riyad a assuré son « plein soutien » à son voisin, mettant à disposition toutes ses capacités pour l’assister et avertissant des « conséquences désastreuses » si l’entité sioniste persiste dans ses violations. L’Arabie saoudite a par ailleurs appelé la communauté internationale à condamner cet attentat et à mettre fin aux exactions de l’occupation. De son côté, la résistance palestinienne a assuré que cette tentative d’assassinat ne fera que renforcer sa détermination. Elle a également réaffirmé son ouverture à tout effort sincère visant à mettre fin au génocide en cours dans la bande de Ghaza.
M. Seghilani
