Pour la première fois depuis plusieurs mois, l’Algérie a enregistré samedi dernier 96 cas de contaminations à la Covid-19, soit un chiffre en dessous de la barre des 100 cas.
Cette situation, plutôt rassurante, ne devrait cependant pas être un motif pour la baisse de la vigilance, au moment où l’opération de vaccination est au ralenti en raison du nombre très limité des doses de vaccins arrivées dans le pays.
En effet, le nombre de personnes contaminées par la Covid-19 connait une nette baisse depuis quelques jours, outre celui des décès qui a également chuté, avec en moyenne deux cas enregistrés quotidiennement. Mais il faut dire que cette situation ne devrait en aucun cas encourager à baisser la garde, car le virus continue tout de même de circuler, et avec l’apparition de plusieurs cas de variant britannique et nigérian les choses pourraient à tout moment basculer.
Les mises en garde des professionnels du secteur de la santé, dans ce sens, sont nombreuses, entre-autres celle du Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l’Hôpital de Boufarik qui avait recommandé il y a quelques jours de ne pas se laisser tromper par la baisse du nombre de cas de contamination. Selon lui, avec l’apparition des variants nigérian, sud-africain et britannique, le risque d’une pandémie plus importante est réel. Il avait déploré à ce titre le déficit en communication sur les nouveaux cas de coronavirus ou de ses variants, révélant que les nouveaux cas ne sont divulgués que cinq jours après la contamination ce qui rendait la mission de circonscrire rapidement le foyer de contamination difficile.
Il faut dire que ces recommandations devraient être prises sérieusement en considération qu’on constate le relâchement dans le respect des gestes barrières et la reprise de la majorité des activités face à une campagne de vaccination menée au ralenti en raison du nombre très limité de doses de vaccins anti-covid. En effet depuis le début de l’opération de vaccination fin janvier dernier, 75 000 personnes seulement ont été vaccinés, ce qui est loin de l’objectif fixé par les autorités.
Il est essentiel de souligner à ce propos que l’Algérie devait recevoir, fin février dernier, environ 700 000 doses de vaccins dans le cadre du dispositif onusien COVAX, pour lui permettre de poursuive l’opération de vaccination contre la pandémie de la covid-19, chose qui n’a pas été faite jusqu’à ce jour. Pour rappel, l’Algérie a réceptionné en tout 300 000 doses de vaccins. Soit 50 000 doses du vaccin russe Spoutnik V, 50 000 doses du vaccin d’AstraZeneca, et enfin
200 000 doses du vaccin chinois Sinopharm sous forme de don.
Ania Nait Chalal