Accueil ACTUALITÉ Les chiffres alarmants de la Laddh : L’enfance en danger !

Les chiffres alarmants de la Laddh : L’enfance en danger !

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La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) tire la sonnette d’alarme sur les conditions de vie de l’enfant algérien, qui subit toutes les formes de violence, faites à son égard.

C’est le cas de le dire, puisque cette frange sensible de la société reste la proie quotidienne à toutes les agressions. Le phénomène d’enlèvement, suivi parfois d’assassinat, explique à lui seul ce constat plus que jamais inquiétant. S’exprimant à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant, la LADDH interpelle les autorités publiques qu’elle invite au respect des engagements internationaux en matière de protection et des droits y afférents. Aussi, elle propose un certain nombre de recommandations qui vont dans le sens de protéger l’enfant, où figure entre autres, la révision de la loi sur l’enfant, en vigueur depuis 2015. Agression sous ses multiples facettes, enlèvements suivis parfois d’assassinat, abus sexuels, maltraitance et violence familiales, infanticides, pédophilie, exploitation, mendicité, contrainte exercée pour abandonner l’école…, c’est le constat alarmant qu’à dressé la LADDH, à travers un communiqué, rendu public, hier. La Ligue en veut pour preuve les statistiques arrêtées pour l’année 2015 par la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) et qui font état de quelques 5 800 enfants, âgés entre un et 18 ans, qui ont été victimes de divers actes de violence. Ainsi, selon le même bilan qui précise la nature des atteintes portées à l’encontre de cette frange vulnérable de la société, 3 542 enfants ont fait l’objet d’une agression physique, 1 536 ont été agressés sexuellement et 1 536 autres ont subi diverses formes de maltraitance. Des chiffres qui donnent le tournis, lorsque l’on sait que chaque jour que Dieu fait, des cas d’atteinte à l’encontre de l’enfant sont signalés un peu partout sur le territoire national. Ils font part d’une multitude d’actes de violence dont le facteur humain reste la cause directe. Un constat qui s’illustre si bien d’ailleurs par les nombreux cas d’homicides (parricide, matricide et fratricide), ainsi que les assassinats qui ont suivi un acte d’enlèvement. Au courant de la même année, pas moins de 84 enfants enlevés, ou ayant fait l’objet d’une tentative de détournement, ont été recensés à travers le pays, alors que 15 d’entre eux ont été ravis à la vie et assassinés par leurs ravisseurs, selon le constat de LADDH. L’année d’après, soit au courant de 2016, le nombre des victimes de tentative ou d’enlèvement ne fait qu’augmenter pour atteindre plus de 220 cas. De quoi s’inquiéter d’un phénomène qui va crescendo, à plus forte raison que huit cas parmi ces enfants ont fini par être tués par le kidnappeur.

Le rapt d’enfants inquiète la LADDH
La liste sombre des victimes infantiles qui disparaissent croît au fil du temps. Au début de ce mois de novembre, Khatou Abdelkrim Boucif, enfant de 13 ans, a disparu du domicile de ses parents, au niveau de la commune de Chaabat Lham, dans la wilaya de Aïn Témouchent. Les services de sécurité et la population de cette région qui se sont mobilisés pour retrouver cet enfant se poursuivent depuis, puisque le malheureux bambin n’a pas encore donné signe de vie. Ceci pour n’en rappeler que l’un des derniers cas en date porté à la connaissance de l’opinion publique. Cela étant, même si les circonstances de cette disparation n’ont pas encore été élucidées, l’enfant en question reste une victime. En tout cas, la LADDH qui a étayé ses propos par ces nombreux cas avérés en la matière semble s’inquiéter outre mesure, d’où son appel lancé non pas uniquement à l’adresse des pouvoirs publics, mais aussi à l’ensemble des citoyens et les organisations de la société civile, à l’effet de conjuguer les efforts pour libérer l’enfant de tous ses maux. Elle a rappelé, à ce titre, les droits internationalement reconnus à l’enfant. Et, lesquels, lui permettent de jouir de la de protection et d’aspirer au même temps des meilleures conditions pour son développement et son émancipation. Pour ce qui est des recommandations, le signataire de ce communiqué, le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH, Houari Kaddour, en a fait énumérer 7 propositions. Outre la révision de la loi sur l’enfant adoptée en 2015, l’organisation des droits de l’homme prône l’institution d’un organe national dédié à la protection et la promotion de l’enfant, l’ouverture d’un dialogue national sur ce mal sociétal, l’élaboration d’une stratégie d’intervention pour protéger cette frange vulnérable…En somme, la LADDH appelle à la réunion de toutes les parties à même d’établir un diagnostic général permettant de protéger l’enfant et lui garantir les droits fondamentaux. Toujours concernant le phénomène d’enlèvement d’enfants, au début de la troisième décade d’août dernier, le gouvernement a mis en place un plan d’alerte. Dénommé «Alerte rapt/disparition d’enfants», ce plan mis sous l’autorité du procureur de la République territorialement compétent, engage tous les organismes publics, les médias, la société civile et les citoyens, pour l’exécution notamment du processus de recherches de la personne disparue. à rappeler que ce plan a été lancé quelques jours après la disparition de la petite fille, Nihal Si-Mohand, survenu le 12 juillet dernier au domicile de ses grands parents sis dans la région des Ouacifs, à Tizi Ouzou. Une affaire qui a choqué l’opinion publique surtout que la malheureuse enfant de 4 ans fut retrouvée sans vie, 15 jours après une disparition mystérieuse et pour le moins suspecte, non encore élucidée à ce jour. Par ailleurs, il n’y a pas que ce phénomène qui sévit au détriment de l’enfant. La LADDH a souligné en outre un certain nombre de fléaux sociaux qui portent atteinte à l’enfant. Il s’agit de la délinquance juvénile ayant touché en 2015, quelques 5 484 personnes, dont 5 300 garçons et 184 filles. Pas uniquement, l’enfant est aussi la proie àl’exploitation dans le marché noir, la déperdition scolaire etc.
Farid Guellil

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