Après 8 mois d’arrêt de cours en raison de la propagation de la pandémie de Coronavirus, plus de 4 millions de collégiens et de lycéens renouent aujourd’hui avec les études. Entamée dans un contexte sanitaire toujours délicat, cette rentrée se fera toutefois dans des conditions particulières impliquant une organisation spéciale comme cela a été le cas dans les écoles primaires qui avaient rouvert le 21 octobre dernier. Il s’agit en effet de 4 790 671 élèves dont 3 313 448 du moyen et 1 477 187 du secondaire à reprendre aujourd’hui le chemin de l’école après une rupture de plusieurs mois à cause des mesures prises pour lutter contre le Covid-19. Et en raison justement de cette maladie qui continue de menacer la santé de la population, la reprise des élèves pour cette année ne se déroule pas dans les même conditions que l’on connait en temps normal. Alors que les contaminations connaissent un rebond inquiétant depuis quelques semaines, après avoir enregistré une certaine stabilité durant le mois de septembre, les différents établissements scolaires répartis à travers le territoire national sont appelés à la vigilance et au respect le plus stricte des mesures de préventions. Une tâche qui ne sera pas facile à appliquer compte tenu de la situation financière difficile que connaissent la plupart des établissements. En tout cas, en ce qui concerne la mesure de respect de la distanciation physique, les lycées et les CEM ont adopté le même principe que celui appliqué dans les écoles primaires, à savoir le recours à la double vacation. Alors que les responsables des établissements de ces deux paliers ont eu le libre choix de s’organiser dans ce sens, la plupart ont en effet recouru au système de groupe en partageant les différentes classes selon un calendrier spécifique. Au lycée Hassiba Ben-Bouali de Kouba à titre d’exemple, les élèves répartis dans des groupes auront cours la demie journée seulement, soit la matinée ou l’après-midi, et un jour sur deux durant la semaine. Le même procédé devrait être adopté dans le reste des lycées et des collèges, dont certains ont déjà affiché leur programme pour que la reprise se déroule dans l’organisation.
Un reconfinement n’est pas écarté
Au moment où des services Covid affichent complets dans beaucoup d’hôpitaux à l’instar de Mustapha-Pacha ou Béni-Messous, à Alger, ou encore de Frantz-Fanon à Blida, en raison d’un rebond inquiétant de cas de contamination, le retour au confinement n’est pas à écarter, ce qui impliquera d’amblée une seconde fermeture des établissements scolaires, notamment ceux du moyen et du secondaire. La semaine dernière, le Dr Abdelkrim Touahria, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et membre du conseil scientifique avait déclaré, dans ce cadre, que dans le cas où la hausse des cas gagnerait d’autres wilayas «nous serons dans l’obligation de revenir à un confinement, voire même à reporter la rentrée des collégiens, des lycéens et des universitaires». Selon ses dires, la refermeture des établissements reste ainsi envisageable, notamment si des cas contaminés sont signalée parmi les élèves ou le personnel éducatif. À propos de l’application du protocole de prévention, Touahria avait affirmé que ce ne sont pas toutes les écoles qui disposent d’eau ou de gel hydroalcoolique, ce qui signifie que la protection des élèves n’est pas tout à fait assurée, ce qui pourrait entraver la poursuite normale des cours.
Ania Nait Chalal