L’ensemble des travailleurs de la laiterie «Colaital» de Birkhadem à Alger observe, depuis lundi, un mouvement de grève illimitée.
Un débrayage qui ne reste pas sans incidence sur les points de vente et l’approvisionnement des commerces. Résultat : le lait se fait rare.
La crise de lait persiste et s’installe dans la durée. Depuis plusieurs mois, les perturbations dans cette filière ne connaissent plus de fin. Alors que l’on s’attendait à ce que le problème soit définitivement réglé, on constate que la situation empire, et ce, dans toutes les wilayas du pays. Une situation désolante et qui malheureusement touche directement le citoyen modeste de la société algérienne.
Ainsi, l’usine de fabrication de lait pasteurisé en sachet a pénalisé le marché, sachant que «Colaital» couvre 60% de celui-ci. Les travailleurs de ce complexe exigent en premier lieu, à travers leur action de contestation, l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, ainsi que l’augmentation de leurs salaires. Ils appellent, en outre, à la rénovation du matériel avec lequel ils travaillent, et dénoncent notamment les mauvaises conditions dans lesquelles ils accomplissent leur labeur. Les travailleurs de «Colaital», soutenus par les distributeurs privés, maintiennent leur débrayage si leur plateforme de revendications n’est pas satisfaite, et n’écartent pas, par ailleurs, le recours à d’autres actions de protestation. Selon les dires de certains, il y aurait une volonté de privatiser le complexe, ce qui n’est pas du goût de ces travailleurs. Il convient de signaler qu’un bras de fer entre la section syndicale, affiliée à l’UGTA, et l’administration serait également à l’origine des perturbations. Des intervenants de l’intérieur de l’usine ont, maintes fois, soulevé ce problème, qui, selon eux, a provoqué l’instabilité dans la même laiterie. Une baisse de production et le non-respect des horaires de chargement ont été occasionnés par ce conflit. Celui-ci a dégénéré et a mené par la fin à un débrayage illimité. Il faut dire que plusieurs autres facteurs sont derrière cette fameuse crise de lait, l’on cite en premier lieu le trafic et les pratiques frauduleuses. Il y a lieu de signaler à cet effet que des barons réduisent la matière première dans la production du lait pour en faire des yaourts et autres dérivés. À noter également l’insuffisance fourragère et la baisse du taux de production locale, qui ne satisfaient absolument pas la demande.
Ania Naït Chalal