Un nouveau jour sanglant s’est abattu sur la bande de Ghaza, où 21 Palestiniens sont tombés en martyrs et 64 autres ont été blessés au cours des dernières 24 heures, selon un communiqué du ministère de la Santé.
Depuis la reprise des bombardements le 18 mars, les chiffres ne cessent de grimper, portant le bilan de cette reprise d’offensive à 1 563 martyrs et 4 004 blessés, tandis que le bilan total depuis le début du génocide israélien, le 7 octobre 2023, s’élève à 50 933 martyrs et 116 045 blessés. La situation sur le terrain est dramatique. De nombreuses victimes demeurent sous les décombres, dans les rues ou dans des zones rendues inaccessibles aux secouristes en raison de l’intensité des frappes et du manque de moyens. Le ministère a souligné que les équipes de secours, médicales et de la Protection civile sont dans l’incapacité d’accéder à plusieurs zones à cause de la destruction massive des infrastructures et du blocus qui prive Ghaza de carburant, d’équipements et de matériel médical. Le bureau médiatique du gouvernement de Ghaza a dénoncé un nouveau crime perpétré par l’occupant israélien : l’utilisation de la soif comme outil d’extermination. Selon le communiqué, Israël a intentionnellement détruit des infrastructures hydrauliques vitales : stations de pompage, puits, lignes électriques et canalisations ont été ciblés, privant plus de 700 000 Palestiniens d’eau dans la région centre et à l’est de Ghaza. La station de dessalement de Deïr El-Balah a cessé de fonctionner suite à une coupure électrique, exposant 800 000 habitants des régions de Khan Younès et du centre de la bande de Ghaza à une soif extrême. Plus de 90 % du réseau d’eau potable et d’assainissement a été détruit depuis octobre 2023. Le blocus empêche aussi l’entrée de carburant et de matériel de réparation, provoquant plus de 1,7 million de cas de maladies liées à l’eau et la mort de plus de 50 personnes, principalement des enfants, par déshydratation et malnutrition. Le bureau appelle la communauté internationale et l’ONU à agir immédiatement pour faire cesser cette guerre silencieuse et garantir l’accès aux ressources essentielles. Il exhorte aussi la Cour pénale internationale à émettre des mandats d’arrêt contre les responsables israéliens pour crimes de guerre et usage de l’eau comme arme de destruction lente.
Destruction et massacres à grande échelle
Sur le plan militaire, l’occupant a intensifié ses opérations dans le sud et le nord de la bande de Ghaza. Des bombardements d’une rare intensité ont visé notamment le nord de Beït Lahia, l’est de Beït Hanoun, ainsi que la ville de Rafah, où l’armée israélienne mène une campagne systématique de destruction des habitations. Vendredi, 14 Palestiniens ont été tués, dont 10 membres d’une même famille, dans une frappe qui a visé une tente de déplacés dans la région d’Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younès. Selon les autorités de défense civile, parmi eux se trouvaient 7 enfants. L’ONU a dénoncé le fait que la majorité des victimes des dernières vagues de bombardements sont des femmes et des enfants, qualifiant la situation de « véritable enfer sur Terre ». La Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Ravina Shamdasani, a affirmé que du 18 mars au 9 avril 2025, 224 frappes israéliennes ont visé des habitations et des camps de déplacés. Elle a également révélé que dans 36 attaques en cours de vérification, les victimes recensées sont exclusivement des femmes et des enfants. La présidente du Comité international de la Croix Rouge, Mirjana Spoljaric Egger, a tiré la sonnette d’alarme : le stock de fournitures médicales de l’hôpital de campagne de l’organisation sera épuisé dans deux semaines, laissant des milliers de blessés sans soins. Le ministère de la Santé à Ghaza a, de son côté, lancé un appel de détresse pour combler les pénuries critiques en médicaments et consommables. Il signale que 80 000 diabétiques et 110 000 hypertendus n’ont plus accès à leurs traitements.
M. Seghilani