Le symbole des luttes pour l’autodétermination du peuple sahraoui, Mohamed Abdelaziz, occupant le poste de président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et non moins secrétaire général du Front Polisario, est décédé, hier, à l’âge de 69 ans, suite à une longue maladie.
L’information a été rendue publique, hier le 31 mai, par plusieurs sources émises par différents canaux du RASD, dont sa représentation diplomatique à Alger. À l’heure où nous mettons sous presse, le secrétariat général du Front Polisario a rendu public un communiqué, lu par Khatri Addouh, président du Conseil national sahraoui, à travers lequel, un deuil national de 40 jours a été décrété pour rendre hommage au leader de la Révolution sahraouie. Aussi, conformément à la loi fondamentale du Front, c’est ce même responsable qui assure l’intérim en tant qu’à la fois SG du Front et président du RASD, comme l’a-t-on indiqué dans ce message transmis durant la fin de la journée d’hier, en direct, et diffusé par la chaine télévisuelle «RASD-TV». Selon la loi sahraouie en vigueur, Khatri Addouh assumera ces fonctions pendant 40 jours, une période durant laquelle, un congrès extraordinaire sera convoqué pour l’élection d’un nouveau dirigeant du Front. Réagissant à la disparition de Mohamed Abdelaziz, les hautes autorités algériennes ont rendu public un communiqué dont lequel, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tenu à rendre un hommage au symbole de la révolution pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Le chef de l’État qui a présidé hier un Conseil des ministres, a entamé cette rencontre par l’observation d’une minute de silence et la lecture de la Fatiha à la mémoire du défunt, décédé après une longue maladie. Aussi, Bouteflika a tenu à décréter un deuil national de 8 jours à travers tout le territoire national pour les mêmes circonstances. Selon le même communiqué diffusé par la présidence de la République, le chef de l’État a tout aussi adressé un message de condoléances au peuple sahraoui et son chef du Parlement, Khatri Addouh, pour assurer le RASD du soutien total de l’Algérie que ce soit dans cette épreuve douloureuse et ou bien dans sa lutte pour l’indépendance. Il est bon de rappeler que Mohamed Abdelaziz a été réélu pour la 12e fois consécutive à la tête du Front, à l’occasion de la tenue de son 14e congrès à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), le 23 décembre 2015, avec l’écrasante majorité des voix exprimées lors de cette rencontre. Né en 1948 à Smara, où il a suivi ses études jusqu’à l’année 1972. Il a occupé le même poste depuis 1976, alors qu’il a assuré pour la première fois la présidence du RASD, en octobre 1982. Le fondateur du Front Polisario et son secrétariat général effectué en juin 1976 a été reconduit à ses fonctions depuis en 1985, 1989, 1991, 1999, 2003 et 2007. Après la mort de l’ancien dirigeant du Front, El-Ouali Moustapha Sayed, le défunt Abdelaziz lui a succédé et a assuré également la tête du conseil de commandement de la révolution en 1976. En 2002, à l’occasion de la proclamation de l’Union africaine (UA) qui succède à l’OUA (Organisation de l’unité africaine), la RASD a été nommée membre du bureau et devient l’un des cinq vice-présidents de l’UA, et le président Abdelaziz élu parmi les trois représentants nord-africains au sein du futur Conseil de paix et de sécurité de l’UA (15 délégués), après avoir occupé le poste de vice-président de l’OUA en 1985. Le fait donc que le leader sahraoui soit réélu à la tête du RASD pour une énième fois consécutive à la fin décembre dernier n’est pas un accident de parcours. Le renouvellement par les congressistes de leur confiance au président Mohamed Abdelaziz, témoigne de l’estime que lui porte le peuple sahraoui pour son combat et son militantisme pour la libération du Sahara occidental et le droit des Sahraouis à l’autodétermination.
Farid Guellil