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Le sommet de Bruxelles sur Kiev rattrapé par les limites de l’UE : Les négociations entre Washington et Moscou rythment le cours du règlement du conflit ukrainien

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Le sommet de l’Union européenne sur l’Ukraine et la défense s’est conclu sans accord en raison de l’opposition de la Hongrie. Viktor Orban a refusé de soutenir la déclaration commune, estimant que l’UE s’engageait dans une stratégie insoutenable financièrement et contraire à la paix.
Réunis jeudi dernier, à Bruxelles lors d’un sommet convoqué d’urgence, les dirigeants de l’Union européenne ont échoué à adopter une déclaration commune sur le soutien à l’Ukraine. Le texte, soutenu par 26 États membres, a été bloqué par la Hongrie, dont le premier ministre Viktor Orban a dénoncé une politique qu’il juge contraire aux intérêts de la paix. La discussion sur ce texte est désormais reportée, au prochain sommet de l’UE des 20 et 21 mars courant , pour tenter à nouveau de trouver un consensus alors que les dissensions s’accentuent en interne entre les pays occidentaux sur le règlement du conflit en Ukraine. Pour le Patron de l’Otan, depuis la seconde guerre mondiale, les Etats Unis ont encore une fois, via le président Donald Trump rappelé à ses alliés européens que si l’UE ne mettent pas la main dans la poche pour fiancer l’Otan, » l’Europe serait incapable de se défendre seule en cas de guerre, faute de moyens militaires suffisants ». S’adressant aux journalistes dans le bureau ovale à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a renouvelé ses critiques à l’égard des alliés européens au sein de l’OTAN, pointant du doigt le manque de contribution financière de certains pays membres.

Trump : «Si les européens ne paient pas, les Etats Unis ne vont pas les défendre »
Il a donné clairement à comprendre que les États-Unis ne les défendraient pas tant qu’ils n’auraient pas fourni un effort suffisant en matière de dépenses. «Je pense que c’est logique, non ? S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre. Non, je ne vais pas les défendre», a affirmé le président américain. «Je suis très critiqué quand je le dis. Ils disent : « Oh, il viole l’accord avec l’OTAN ». En fait, le plus gros problème que j’ai avec l’OTAN… Je connais bien ces gens, ce sont mes amis. Pourtant, si les États-Unis étaient en danger et que nous les appelions et disions : « Nous sommes en difficulté, la France. Nous sommes en difficulté, certains autres pays que je ne vais pas mentionner ». Croyez-vous qu’ils viendraient nous protéger ? Ils sont censés le faire, mais je n’en suis pas si sûr», a-t-il ajouté. Dans le même temps, Donald Trump n’a pas manqué de rappeler que les États-Unis avaient assuré pendant tout ce temps la défense et la sécurité de l’Europe. Toutefois, il a regretté que cette protection n’avait pas été réciproque, affirmant que les Européens en avaient profité sans contrepartie équitable. Sur la signature d’un accord de paix, le locataire de la Maison Blanche a affirmé que « l’Ukraine n’a pas de choix » Par ailleurs, Trump a souligné les progrès réalisés ces derniers jours par les États-Unis dans leurs relations avec la Russie et l’Ukraine. Il a également affirmé que cette dernière serait obligée de signer un accord de paix : «Je pense que l’Ukraine veut parvenir à un accord parce que je ne crois pas qu’elle ait vraiment le choix». Des délégations ukrainienne et américaine devraient se rencontrer pour des pourparlers de paix la semaine prochaine en Arabie saoudite, a rapporté hier, l’agence de presse UNN, citant le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier a annoncé, selon la même source qu’après sa visite à Ryad, Zelensky a déclaré que son « équipe restera en Arabie saoudite pour travailler avec nos partenaires américains » a annoncé déclaré M. Zelensky. Il a souligné que Kiev s’est engagé à parvenir à la paix et travaille à une solution au conflit. « La guerre doit être arrêtée le plus tôt possible, et l’Ukraine est prête à travailler 24 heures sur 24 avec ses partenaires en Amérique et en Europe pour le bien de la paix », a souligné Zelensky. La veille, l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, avait déclaré aux journalistes qu’il devait « rencontrer une délégation ukrainienne en Arabie saoudite le 11 mars pour discuter d’un éventuel accord de paix ». Par ailleurs, le document final de la réunion de l’UE, sur l’Ukraine réaffirmer son engagement « à renforcer le soutien politique, financier et militaire à l’Ukraine » et annonce en « de nouvelles sanctions contre la Russie ». Cependant, Viktor Orban a refusé d’appuyer ce texte, affirmant qu’il s’agissait d’un encouragement à la poursuite du conflit. «Nous avons adopté un document, ou plutôt 26 pays ont adopté un document où il est question de la poursuite de la guerre, du fait que l’Ukraine devrait être renforcée afin de pouvoir continuer à se battre», a-t-il déclaré sur la chaîne hongroise M1.

Un projet de militarisation controversé et loin de réponde aux défis
Le sommet a également été marqué par l’approbation d’un plan de 800 milliards d’euros destiné à la militarisation de l’Europe, une initiative portée par Ursula von der Leyen. Ce projet prévoit des emprunts européens pour financer la production d’armes et de systèmes de défense, y compris pour l’Ukraine. Par ailleurs, le président lituanien Gitanas Nauseda a proposé que chaque pays de l’UE consacre 0,25 % de son PIB à Kiev, soit un total de plus de 40 milliards d’euros par an. Face à ces engagements financiers croissants, Viktor Orban a exprimé de vives réserves. Dans une interview à la radio hongroise Kossuth, il a estimé que l’UE devrait revoir sa stratégie après avoir pris conscience des coûts réels. «Maintenant, ils comptent, mais je pense que le résultat des calculs sera que nous ne pouvons pas nous le permettre», a-t-il déclaré. Il a également souligné que ces dépenses seraient particulièrement difficiles à assumer sans le soutien financier des États-Unis. Selon le Premier ministre hongrois, Bruxelles finance déjà une large part du fonctionnement de l’État ukrainien, y compris les salaires et les pensions de retraite, tout en devant en parallèle investir massivement dans le réarmement européen. Il a prévenu que cette situation pourrait mettre en danger la stabilité économique de l’UE. «Jusqu’à présent, il semble que c’est moi qui ai mis mon veto… Mais dans quelques semaines, ils reviendront et il s’avérera qu’il n’y a pas d’argent pour tous ces objectifs», a-t-il ajouté. Orban a également accusé l’UE de s’éloigner de la réalité géopolitique en refusant d’explorer des alternatives diplomatiques. Il considère que ce n’est pas la Hongrie qui est isolée mais l’UE elle-même, qui prendrait ses distances avec les États-Unis et la Russie.

Réaction de Moscou
Le Kremlin a également réagi aux conclusions du sommet européen. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a dénoncé la direction prise par l’UE, estimant qu’elle s’éloignait de toute possibilité de règlement pacifique du conflit. «Nous constatons que l’Union européenne discute désormais très activement de sa militarisation, du développement du secteur de la défense. C’est un processus que nous suivons de près, car l’UE considère la Russie comme son principal adversaire», a-t-il déclaré. Selon lui, la militarisation accélérée de l’Europe est une menace directe pour la Russie et témoigne d’une approche conflictuelle de la part de Bruxelles. «Toute cette militarisation est principalement dirigée contre la Fédération de Russie.
Il s’agit là, bien entendu, d’un sujet qui nous préoccupe profondément. La rhétorique et les élaborations conflictuelles que nous observons actuellement à Bruxelles et dans les capitales européennes sont, bien entendu, en contradiction avec l’esprit de recherche d’un règlement pacifique de la question ukrainienne», a-t-il ajouté.
R. I.

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