Après le refus de la tutelle ministérielle de leur demande d’intégration avant le concours de recrutement programmé pour la fin du mois d’avril, les enseignants contractuels du secteur de l’éducation ont décidé d’aller vers l’exécution de leur menace.
Seulement, le sit-in prévu devant le siège du ministère de l’éducation a été aussitôt empêché. Une centaine de ces enseignants auraient été arrêtés. Pas moins de 400 enseignants contractuels s’étaient, en effet, déplacé hier à la capitale pour l’organisation d’un rassemblement pacifique devant le ministère de l’éducation nationale à El Mouradia afin de revendiquer leur droit à l’intégration. Le sit-in s’est malheureusement tourné aux affrontements avec les forces de l’ordre, rapporte le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (Cla), Idir Achour, auquel est affiliée la coordination des enseignants contractuels. Selon Idir Achour, une centaine de ces enseignants se sont retrouvé embarqués de force vers les postes de police alors que d’autres ont été conduits vers la gare routière de Kharouba afin d’être renvoyé à leurs wilayas respectives. Pire, regrette-t-il, il y aurait eu même des enseignantes blessées à cause de l’intensité des bousculades.
Le porte-parole du Cla a déploré, à cet égard, le recours à la force et à la répression sachant que la nouvelle constitution autorisait le droit aux rassemblements pacifiques. à l’heure où nous mettons sous presse, les contestataires seraient regroupés à la grande poste et comptent l’organisme d’une réunion d’urgence avec les représentants de wilaya pour décider de la suite à donner à leur action.
Benghebrit : La démission collective ne nous fait pas peur»
De son côté, la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, a déclaré clairement avec un ton déterminé, que la menace des enseignants contractuels d’aller vers le boycott du concours de recrutements mais aussi vers une démission collective ne leur faisait pas peur. Lors d’un point de presse organisé hier en marge d’un séminaire sur les programmes scolaires de deuxième génération au lycée des mathématiques à Kouba, elle a estimé que les droits de ces enseignants n’ont en aucun cas été réprimés, bien au contraire, souligne-t-elle, la chance s’est présenté à eux pour postuler à un poste titulaire. Ayant acquis suffisamment de l’expérience, poursuit la ministre, les contractuels pourront passer avec succès l’examen et répondre correctement aux questions de l’épreuve écrite. Pour ce qui est de la menace elle répondra que ces enseignants pouvaient faire ce qu’ils veulent car la demande ne manque pas et il serait très facile de les remplacer. Toujours en ce qui concerne le concours de recrutement vers le quel sont attirées toutes les attentions, Nouria Benghebrit, a précisé que le recul des dates serait en faveur des candidats pour les aider à mieux se préparer. Cela permettra aussi d’aller vers un recrutement de qualité, souligne-t-elle. L’introduction de l’épreuve écrite a d’autre part des objectifs, révèle la ministre. « C’est surtout pour donner la priorité au contenu et pour évaluer au mieux les compétences des candidats », dira-t-elle. Il convient de rappeler à ce titre que le concours concernera 28.084 enseignants dont 17 599 sont destinés pour le cycle primaire, 7097 pour le moyen et 2988 pour le secondaire. Il se déroulera, la fin du mois d’avril prochain et concernera les trois paliers de l’éducation national à savoir les cycles primaire, moyen et secondaire. Les diplômes exigés, les spécialités et le programme du concours seront publiés aujourd’hui sur le site du ministère (www.education.gov.dz). Les inscriptions pour ce concours se feront à partir du 28 mars prochain sur le site (www.onec.dz) de l’Office national des examens et concours (ONEC). Après les inscriptions, des rendez-vous seront fixés aux candidats pour le dépôt des dossiers.
Ania Nait Chalal