Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), soucieux de la situation « catastrophique» qui prévaut dans le secteur public de la santé, a sollicité l’intervention du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, afin de mettre en place des mesures urgentes et salvatrices pouvant empêcher son effondrement. Dans un communiqué rendu public hier, le SNPSSP s’est, en effet, remis au président Tebboune pour mettre un terme « au statu quo » dans le secteur de la santé, à travers une « véritable politique de santé » et des mesures structurelles de nature à améliorer la gouvernance générale de ce secteur. À ce titre, le SNPSSP présidé par Mohamed Yousfi rappelle avoir tenté depuis des années d’alerter les différents responsables à tous les niveaux de l’État sur la lente dérive du système public de santé. Une dérive, déplore la même source, ayant conduit à un secteur vidé de ses forces vives, déserté par les compétences, incapable de fournir les soins de qualité, et en proie à une profonde crise de confiance de la population envers le système de santé d’une part, et des professionnels de santé envers leur employeur d’autre part. De la situation des praticiens spécialistes de la santé, le syndicat dénonce une marginalisation de ce corps en raison de l’absence de tout projet structuré de revalorisation de la ressource humaine ayant conduit activement à la désertification du secteur public. Pourtant, souligne la même source, les revendications du SNPSSP n’ont pour but que de « mettre en place un cadre professionnel et un profil de carrière motivant pour cette catégorie de professionnels, de sorte à bâtir un système public de santé fort au bénéfice de toute la population ». Seulement, ces revendications en étant ignorées depuis des années, a provoqué une véritable hémorragie de compétences vers le secteur privé et l’étranger et ce dans l’indifférence générale des responsables ».lit-on dans le même document. Parmi ces revendications, la même source cite la généralisation de la prime dite du service civil à l’ensemble des praticiens spécialistes exerçant dans le Sud et Grand Sud, les Hauts-plateaux et les zones enclavées ainsi que la mise en œuvre des autres mesures incitatives annoncées par le gouvernement en 2019. L’on cite également, la mise en conformité de la prime d’intéressement avec les différents grades du statut, et la fin de la discrimination en matière d’imposition. Aussi le syndicat réclame la mise en application et la concrétisation de la décision d’abroger le service civil et de le remplacer par un dispositif incitatif, prise par le Président en avril 2020 mais qui est resté en suspens à ce jour. Par ailleurs, le SNPSSP s’interroge sur les raisons de la suspension de la prime COVID décrétée par le président de la République comme reconnaissance minimale pour ces personnels engagés à leur corps défendant dans la lutte contre la pandémie, au moment ou celle-ci est toujours en cours. « Un état de fait ayant suscité incompréhension et attentes chez les professionnels de la santé qui se sentent injustement abandonnés au milieu du gué, alors même qu’ils vivent encore des situations critiques », conclut le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique.
Ania Nait Chalal