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LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION SECOUÉ PAR L’AGRESSION SAUVAGE CONTRE DES ENSEIGNANTES À BORDJ BADJI MOKHTAR : L’affaire de trop

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Alors qu’il fait face à des problèmes et dysfonctionnements à l’origine de contestations récurrentes des travailleurs, le secteur de l’Éducation nationale vient d’être secoué par une affaire d’une extrême gravité. Une dizaine d’institutrices résidentes dans un logement de fonction à la wilaya de Bordj Badji Mokhtar ont été, dans la nuit de lundi à mardi dernier, sauvagement agressées par 4 individus dont deux ont été arrêtés par les services de la Gendarmerie nationale.

Dans un communiqué rendu public hier le parquet général prés la cour d’Adrar a fait savoir qu’une enquête approfondie a été très vite ouverte par le procureur de la République auprès du tribunal de Bordj Badji Mokhtar après avoir pris connaissance des faits. Les premières investigations ont abouti à l’arrestation de 2 personnes parmi les suspects, indique la même source qui affirme que l’enquête est toujours en cours dont les résultats seront communiqué à l’opinion publique. Il faut savoir que le drame s’est déroulé à 2h du matin dans la nuit du 17 au 18 mai dernier ou 10 institutrices d’une école primaire de Bordj Badji Mokhtar ont  vécu le pire des supplices après l’intrusion dans leur logement de fonction d’un groupe d’individus. Toutes ont été agressées, humiliées  et certaines d’entre elles ont subi des violences aggravées, selon plusieurs sources. Les auteurs munis d’armes blanches sont restés sur les lieux jusqu’à plus d’une heure avant de voler  de l’argent et des objets personnels appartenant aux victimes dont des téléphones portables. En etat de choc, les victimes ont été toutes hospitalisées, alors que certaines d’entre elles ont été placées en observation après avoir reçu des coups de couteau.

Les syndicats en colère
En réaction à ce drame, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation « SATE » avait publié un communiqué appelant les enseignants de Bordj Badji Mokhtar à se mobiliser en faveur de leurs collègues agressées et  suppliciées. Le syndicat a appelé les enseignants en fonction dans cette localité de l’extrême-sud algérien à une grève des cours, à quitter les lieux et  à boycotter l’encadrement de  tous les examens jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette sinistre affaire. Un appel ayant eu un grand écho parmi les enseignants de la wilaya qui ont organisé hier une journée de mobilisation pour dénoncer cette ignoble agression. Ils ont également dénoncé l’insécurité et les violences récurrentes auxqueles font face les enseignants dans cette région du pays. À noter que ce drame n’a fait que renforcer la grogne et la colère des travailleurs du secteur de l’Éducation qui est touché depuis plusieurs semaines par une large vague de contestation.
L’intersyndicale annonce le boycott des travaux de fin d’année
Mardi soir, et suite aux événements qui ont secoué le secteur, l’intersyndicale qui regroupe 14 syndicats de l’Éducation a finalement décidé de durcir son mouvement de contestation entamé le 9 mai dernier. Dans un communiqué rendu public, les sydnicats autonomes ont fait part de leur décision de boycotter les travaux de fin d’année pour dénoncer une « situation critique que vivent les travailleurs et les fonctionnaires de l’Éducation». Ils ont annoncé également le boycott de l’administration scolaire, qui sera appuyé le 26 mai prochain par une journée de protestation nationale. D’autre part, les syndicats contestataires n’écartent pas l’éventuel boycott des examens de fin d’année. Une option qui sera tranchée définitivement à l’issue d’une rencontre prévue mercredi prochain. Cette annonce intervient au moment ou des réunions bilatérales sont organisées depuis lundi dernier avec les responsables du MEN. Toutefois très peu convaincus de la capacité de la tutelle à répondre favorablement à leur plateforme de revendications, les syndicats ont donc choisi de poursuivre la protesta.
Ania Nait Chalal

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