« Malgré les grands sacrifices pour parvenir à une paix juste et durable, le peuple sahraoui n’abandonnera jamais ses droits inaliénables et continuera à défendre ses aspirations nationales à la liberté et à l’indépendance par tous les moyens », a indiqué le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordinateur auprès de la Minurso, Dr Sidi Mohamed Omar dans une déclaration devant le Comité spécial de politique et de décolonisation (quatrième Comité) de l’Assemblée générale des Nations unies.
M. Sidi Mohamed Omar a souligné que les cinquante années d’occupation et d’oppression brutale, n’ont pas altéré la détermination du peuple sahraoui à lutter pour son indépendance et sa liberté pour lesquelles il continue de consentir d’énormes sacrifices. Il rappellera dans sa déclaration que l’occupant marocain persiste dans sa conviction erronée qu’il peut imposer de force un fait accompli au peuple sahraoui. Il essaie de promouvoir sa proposition colonialiste de large autonomie des territoires occupés dans le cadre de la souveraineté marocaine qui n’est qu’une parade et une ruse dont le but est de légitimer l’occupation illégale le Sahara occidental a-t-il estimé. « Il est temps d’appeler la conséquence humaine pour mettre fin à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. Cela doit se terminer immédiatement », a-t-il ajouté tout en appelant les Nations unies à assumer leurs responsabilités envers le Sahara occidental, afin de permettre à son peuple d’exercer librement et démocratiquement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. « Notre peuple a fait d’énormes sacrifices pour parvenir à une paix juste et durable. Aujourd’hui, notre message est très clair : nous n’abandonnerons jamais nos droits inaliénables et continuerons à défendre nos aspirations nationales à liberté et à l’indépendance par tous les moyens légitimes », a conclu M. Sidi Mohamed Omar.
Cette déclaration du diplomate sahraoui intervient alors que le Maroc vit une fronde sociale qui ébranle les fondements du Makhzen. Elle intervient également au moment où des voix se sont élevées en Europe pour dénoncer les subterfuges de la Commission européenne pour passer outre les décisions de la Cour de justice européenne rendant caducs les contrats signés entre le Maroc et certains membres de l’Union européenne et incluant dans leur espace de mise en œuvre des territoires sahraouis occupés. C’est ainsi que 29 membres du Parlement européen ont appelé la présidente de la Commission européenne à dénoncer « sans ambiguïté » le nouvel accord commercial conclu entre l’UE et le Maroc, l’exhortant surtout à « réprimander » la Commission européenne pour avoir agi sans consultation préalable du Parlement.
« La volonté de la Commission de faire entrer l’accord en vigueur de manière provisoire avant que le Parlement européen n’ait eu le temps de traiter cette question, va à l’encontre de l’avis exprimé auparavant par le Parlement européen », ont soutenu ces élus dans une lettre adressée à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Ils demandent à la présidente du Parlement européen d’agir fermement à ce sujet, en réprimandant officiellement et sans équivoque la Commission européenne », reprochant tout particulièrement à la Commission européenne de « vouloir qu’un accord commercial entre en vigueur, provisoirement, avant que le Parlement européen ne l’ait ratifié, « chose que le parlement a déjà explicitement demandé à la Commission européenne de ne plus faire ».
La Commission européenne est également coupable de « vouloir conclure un accord qui passe outre de nombreuses décisions de la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) sur le même sujet ». Dans leur lettre, ils estiment qu’il s’agit d’une question « grave » car « l’accord commercial que la Commission européenne a récemment conclu avec le Maroc couvre explicitement des marchandises en provenance du Sahara occidental occupé ». Ils considèrent que « cet accord est problématique à la fois parce qu’il permet au Maroc de tirer un profit économique d’une occupation illégale au regard du droit international et parce qu’il ignore les raisons pour lesquelles la Cour de justice de l’Union européenne a, à plusieurs reprises, invalidé des accords antérieurs ». Ces accords, illégaux dans le fond et la forme sont également condamnés par les mouvements syndicalistes d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine, et d’Asie qui ont dénoncé les tentatives européennes de saper la légalité internationale, mettant en garde contre les conséquences de tout accord de l’Union européenne (UE) avec le Maroc couvrant les territoires occupés et les eaux territoriales du Sahara occidental. Dans une lettre adressée à l’Union générale des travailleurs de Saguia Al-Hamra et Río de Oro (UGTSARIO) et signée par des dizaines d’organisations syndicales et ouvrières de par le monde, les signataires ont dénoncé cet accord qui viole la légalité internationale et les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne.
Ces positions de soutien à la cause du peuple sahraoui interviennent alors que l’avenir de la Minurso sera connu dans les prochains à l’issue d’une résolution du conseil de sécurité et alors que le Maroc connait une vaste fronde sociale qui a ébranlé les fondements du Makhzen de plus en plus contesté.
Slimane B.