Le procès de l’affaire de Khalifa Bank s’est ouvert hier, à la chambre pénale près la Cour de Blida en présence d’Abdelmoumen Khalifa, l’ancien directeur général du Groupe Khalifa, principal accusé dans cette affaire, en plus de onze (11) autres prévenus. Le déroulement de ce procès a lieu après que la Cour suprême ait accepté les pourvois en cassation contre les jugements rendus par la chambre pénale près la Cour de Blida en 2015, selon le président de l’audience. À signaler que tous les accusés étaient présents lors de cette audience, à l’exception de Omar Rahal, décédé, ainsi que d’un certain nombre de témoins dans cette affaire, dont un nombre important n’a pas fait le déplacement aujourd’hui. Les accusés sont poursuivis pour «association de malfaiteurs, abus de confiance, faux et usage de faux dans des documents administratifs et bancaires, corruption, et banqueroute frauduleuse ». Lors de son audition, le patron du groupe Khalifa a accusé le pouvoir de l’époque d’avoir « orchestré » la chute de son empire, avant de se demander « où sont passés les 90 milliards » contenus dans son compte bancaire au moment de son arrestation, estimant que cette somme est « largement suffisante » pour faire tourner la banque. Du coup il a endossé la responsabilité de son arrestation au président déchu, Abdelaziz Bouteflika, et à l’ancien ministre des Finances, Mohamed Djellab, tout en réclamant l’ouverture d’une enquê- te sur cet argent disparu. L’accusé principal dans cette affaire a nié, par ailleurs, avoir fui à Londres, affirmant s’être dirigé aux USA afin de prendre part à une rencontre internationale avant d’être arrêté à son retour de l’Amérique. Pour rappel, le même tribunal avait condamné, en juin 2015, Abdelmoumen Khalifa, à dix-huit (18) ans de prison, une amende de 1 million de DA ainsi que la saisie de ses biens. Au total, 71 accusés (après le décès de 5 d’entre eux) qui ont introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême contre les jugements de 2007 sont poursuivis dans le cadre de cette affaire, en plus de 300 témoins, de la partie civile et des victimes. Abdelmoumen Khalifa a été extradé vers l’Algérie par les autorités britanniques en décembre 2013, conformément aux procédures légales et aux dispositions de l’accord judiciaire entre l’Algérie et le Royaume-Uni, qui est entré en vigueur en 2007 et après épuisement de tous les recours devant les tribunaux britanniques et européens.
B. O.