Le président Abdelmadjid Tebboune a chargé le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, de représenter l’Algérie au sommet arabe d’urgence qu’abritera l’Égypte aujourd’hui pour discuter des développements de la question palestinienne, et ce, suite à sa décision de ne pas y participer personnellement.
C’est une source bien informée qui l’a apprit à l’APS. Cette décision est expliquée par « le contexte des déséquilibres et des lacunes qui ont entaché le processus de préparation de ce sommet, dans la mesure où ce processus a été monopolisé par un groupe limité et étroit de pays arabes qui ont accaparé la préparation des outcomes du prochain sommet du Caire sans aucune coordination avec le reste des pays arabes, qui sont tous concernés par la question palestinienne». La même source a souligné que « le président de la République éprouve un sentiment d’insatisfaction par rapport à cette façon de faire, basée sur l’inclusion de pays et l’exclusion d’autres, comme si le soutien de la cause palestinienne était devenu aujourd’hui le monopole de certains et pas d’autres. Alors que la logique des choses a été et demeure toujours de consolider l’unité arabe et de renforcer le rassemblement de tous les pays arabes autour de la cause palestinienne qui reste leur cause centrale, d’autant plus que cette dernière est confrontée à des défis existentiels qui visent à s’attaquer au projet national palestinien dans son essence ». La source citée par l’APS rappelle que « c’est-là l’approche que l’Algérie a toujours appelé à en faire le référent et la boussole, et notre pays continue de consacrer son mandat au Conseil de Sécurité à la défense de la cause palestinienne, une voix arabe qui dit la vérité, une voix arabe qui défend les droits des opprimés, et une voix arabe qui n’attend aucune récompense ou reconnaissance de ses frères, mais qui se lamente et déplore l’état actuel de la nation arabe ».
Dimanche, Ahmed Attaf a reçu un appel téléphonique du ministre des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, le Prince Faisal bin Farhan Al-Saud. Selon un communiqué du ministère, les deux parties ont évoqué les développements de la cause palestinienne en prévision de la tenue mardi d’un sommet arabe d’urgence, en sus de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres des affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), prévue vendredi prochain. Le Sommet d’urgence prévu initialement le 27 février a été reporté au 4 mars. Il y a deux semaines, une réunion informelle, perçue comme un pré-sommet, s’est tenue dans la capitale saoudienne, Riyad, avec la participation des dirigeants de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar, du Koweït, de la Jordanie et du prince héritier de Bahreïn. Il semble que cette réunion ait eu pour objet de préparer les outcoms (résultats) du Sommet « sans aucune coordination avec le reste des pays arabes, qui sont tous concernés par la question palestinienne ». Pourquoi ? Est-ce pour faire du Sommet le « pont » par lequel passeront les desseins criminels de l’occupant sioniste et ses principaux alliés, les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux ? Quoi qu’il en soit, l’Algérie « continue de consacrer son mandat au Conseil de Sécurité à la défense de la cause palestinienne, une voix arabe qui dit la vérité, une voix arabe qui défend les droits des opprimés ». Cette voix arabe, portée par l’Algérie « n’attend aucune récompense ou reconnaissance de ses frères, mais qui se lamente et déplore l’état actuel de la nation arabe ». Après la décision du président Tebboune, le président tunisien Kais Saied, également, a annoncé, hier, qu’il ne participerait pas personnellement au sommet arabe d’urgence et a chargé son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, de diriger la délégation tunisienne. Le Sommet se tient alors que les crimes de l’entité sioniste contre la population palestinienne de Ghaza se poursuivent, en violation de l’accord de cessez-le-feu.
M’hamed Rebah