Indépendamment des pertes en vies humaines occasionnées par la pandémie du coronavirus, la crise sanitaire actuelle a peut-être ce mérite d’avoir consacré la solidarité et la fraternité entre les enfants du même peuple, à travers des campagnes de soutiens et d’aides aux régions et personnes impactées par les conséquences des mesures prises par les autorités du pays pour contrecarrer l’avancée du virus mortel sur les quatre coins du pays.
Simple citoyen, autorités officielles, partis politiques, sociétés civiles, mouvement populaire et citoyen ont décidé à l’unisson d’enterrer les haches de guerres pour se concentrer sur l’essentiel qui est l’anéantissement de l’ennemi « désigné » qu’il faut absolument circonscrire avant qu’il n’atteigne des horizons incontrôlables.
Serons-nous en mesure de prendre soin de cette merveilleuse solidarité où l’intérêt général a pris le dessus sur les calculs étroits de telle ou telle personne, mouvement, État, ou parti politique pour avoir une vision commune de ce que sera l’Algérie de l’après Corona ? sommes-nous prédisposés à tirer des leçons de ce que la pandémie a révélé comme carences et insuffisances dans le fonctionnement de nos institutions sanitaires ou autres ? En d’autres termes : Sommes-nous capables d’entretenir cette lueur d’espoir où peuple et État accordent leurs violents et regardent dans la même direction pour le seul intérêt de l’Algérie et de ses enfants ?
Intervenant au terme de l’exposé du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zaghmati, portant sur un avant-projet de loi sur la moralisation de la société et de l’administration, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que cette loi permettra la rupture définitive avec les pratiques ayant porté atteinte à l’image de l’État et à la probité de ses cadres, dans le cadre d’un État fort et équitable sans aucune ambiguïté entre la liberté et l’anarchie.
Et c’est dans ce contexte que le chef de l’État a réitéré sa détermination à aller vers l’édification d’une véritable démocratie, puisée directement dans les revendications populaires, affirmant que cette démocratie à laquelle aspire le peuple accordera, à tout un chacun, la place qu’il mérite indépendamment de sa position sociale. Non sans fustiger ceux qui ont semé la corruption sur terre, et qui se sont enrichis sur le dos des Algériens, en amassant des fortunes suspectes et bénéficiant de privilèges indus en usant de différents moyens, allusions à l’ancien système où toutes ces pratiques malsaines sont érigées en constantes nationales et que la nouvelle approche démocratique n’arrangera guère.
« La véritable démocratie ne saurait se construire que dans le cadre d’un État fort avec sa justice et sa cohésion nationale, et nous sommes déterminés à édifier cet État avec son référent novembriste », a-t-il encore dit. Pour le président Tebboune, un État fragile donnera naissance à une démocratie de « façade » où l’anarchie et les violations des lois seront les maîtres mots. « Un État fragile ne peut donner lieu qu’à l’édification d’une pseudo-démocratie ouvrant les portes à l’anarchie et à la violation de la loi, à l’utilisation de l’État à des fins personnelles, et il me désole de dire que nous vivons une certaine anarchie affectant parfois les fondements de l’Unité nationale et la conspiration avec certains réseaux étrangers hostiles au pays », a-t-il déclaré.
Le chef de l’État n’a pas omis de saluer l’élan de solidarité nationale pour lutter, main dans la main, contre le virus corona, affirmant que la solidarité est un phénomène salutaire qui honore l’Algérie et lui confère sa particularité dans le monde.
Pour sauvegarder et encourager cette adhésion qui a permis au pays de mieux gérer la crise, le président Tebboune a appelé à la reconstruction de la société civile de manière à favoriser son adhésion au contrôle populaire, et ce par l’encouragement des associations caritatives.
À ce propos, le Président dira : Le véritable contrôle est le contrôle populaire et non pas administratif, tout en ordonnant aux ministres de l’Intérieur et du Travail de classer les associations qui se sont distinguées pendant la crise sanitaire actuelle en associations d’utilité publique, sans lesquelles nous n’aurions pas pu obtenir ces résultats impressionnants en matière de solidarité et de distribution des aides.
Brahim Oubellil