Devant le marasme et l’indigence qui frappent l’université algérienne, aussi bien sur le plan organisationnel que pédagogique, le président Tebboune, qui veut redonner à l’enseignement supérieur sa mission première, à savoir prodiguer la science, promouvoir l’’innovation et développer l’économie, appelle à mettre fin à l’idéologisation de cet espace de savoir par excellence.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dirigé hier un Conseil des ministres périodique au cours duquel des projets de loi relatifs aux secteurs de la Justice et de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’un exposé inhérent au développement de la production agricole, ont été examinés et adoptés en conséquence. Le Conseil a entamé ses travaux par un exposé présenté par le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, portant notamment sur l’activité gouvernementale de ces dernières semaines. Une méthode de travail instaurée par le chef de l’État qui, pour s’assurer d’un suivi rigoureux des activités de son gouvernement, veut s’enquérir des résultats des missions confiées à chacun des départements ministériels.
Concernant le secteur de la Justice, il a été question, entre autres, d’un projet de loi organique qui définit la procédure d’élection des membres du Conseil supérieur de la magistrature. À ce propos, le Président a salué la composition du CSM comme défini dans ce texte de loi, qu’il considère d’une étape, parmi tant d’autres, « importante pour consacrer l’indépendance de la justice ». Dans la foulée, il a mis l’accent sur la nécessité du rôle du CSM dans la consécration de la liberté du pouvoir judiciaire. Également abordé comme secteur, l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique s’est taillé la part belle de l’examen du Conseil des ministres.
Ainsi, devant le marasme et l’indigence qui frappent l’université algérienne, aussi bien sur le plan organisationnel que pédagogique, le président Tebboune, qui veut redonner à l’enseignement supérieur sa mission première, à savoir prodiguer la science, promouvoir l’’innovation et développer l’économie, appelle à mettre fin à l’idéologisation de cet espace de savoir par excellence. En effet, sur les règles générales concernant l’enseignement universitaire, dont il est question par un projet de loi, le chef de l’État a instruit le gouvernement de mettre en place une organisation plus efficace de l’université, en établissant des règles internes qui correspondent aux différentes spécialités de l’enseignement. Aussi, il a appelé à consacrer l’indépendance de l’université dans les règles générales de l’enseignement supérieur, soulignant par la même, la nécessité d’ « éloigner l’université de toutes les idéologies », et dédier cet espace exclusivement à la science, l’innovation et le développement. Enfin, Tebboune a indiqué que les amendements apportés dans la loi sur le système de fonctionnement de l’université algérienne doivent être mis en œuvre au début de la prochaine rentrée 2022/2023 et non au courant de l’exercice courant. Ceci, précise-t-il, pour ne pas perturber le bon déroulement des études universitaires.
Farid Guellil