C’est aujourd’hui que le président Abdelmadjid Tebboune prononcera le Discours sur l’état de la Nation dont il a décidé qu’il sera annuel, devant le Parlement, constitué par l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation, convoqué dans ce but par décret présidentiel daté du 19 décembre.
Les échos à cette annonce- rapportée par l’APS, il y a quelques jours- recueillis par les médias, indiquent que ce discours est très attendu à la fois par les membres de l’APN et du Conseil de la nation auquel il sera adressé directement et par les différents segments de la société. En effet, comme le lui confère le droit l’article 150 de la Constitution, le président Tebboune a décidé d’instaurer, à partir de cette fin d’année 2023, une allocution annuelle qu’il prononcera devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Il s’agit d’un discours qui va permettre au président Tebboune de revenir sur les réalisations de l’année qui prend fin et aussi de faire le point sur la situation politique, économique, sociale ainsi que la politique étrangère du pays. Cette forme de communication est complémentaire avec celle adoptée jusque-là par le président Tebboune depuis son accession à la magistrature suprême du pays. Il avait privilégié les entretiens avec des représentants des médias nationaux pour, dans une formule de questions-réponses, s’adresser aux Algériennes et aux Algériens, puisque l’entretien était ensuite diffusé par les télévisions nationales. Les observateurs estiment que par sa décision de prononcer ce discours le Président exprime sa volonté d’introduire une nouvelle tradition de communication qui correspond à l’Algérie nouvelle qui se construit. Ils notent que cette initiative a eu un écho favorable dans la mesure où elle découle de l’intérêt et du respect du chef de l’État à l’endroit de l’institution législative et la volonté de réhabiliter le rôle des élus qui la composent, d’autant plus qu’il a eu à donner son appréciation sur cette institution qu’il a qualifiée de propre et intègre. Pour nombre d’observateurs, cette nouvelle tradition va dans le sens du renforcement des liens entre le Président et les deux institutions. Ils rappellent que les députés eux-mêmes avaient sollicité le Président pour venir à l’APN et prononcer un discours de circonstance aux élus de la nation. Au début de cette année, lors d’une cérémonie qu’il présidait, à l’occasion du 25e anniversaire de l’installation du Conseil de la nation, Salah Goudjil, le président de cette institution, avait mis l’accent sur « le rôle de contrôle du Parlement, un trait d’union entre le peuple et le gouvernement, à travers la surveillance de l’activité de ce dernier », soulignant que « la surveillance ne sous-entend pas la perturbation, il s’agit plutôt de complémentarité à travers la définition des missions de chaque partie conformément à la Constitution ». Pour l’expert en relations internationales, Badis Khenissa, lors de son passage, hier, à l’émission « L’Invité de la Rédaction » de la Chaîne III, le président de la République, à travers ce discours, se met en face des représentants légitimes du peuple pour qu’il puisse assurer ce rapport moral avec nos compatriotes. « Depuis son investiture, le président Tebboune a instauré un nouveau mode de gouvernance, avec une notion cardinale, celle de la politique du résultat. Ce discours en est la preuve irréfutable », a commenté Badis Khenissa, dont les propos sont rapportés par le site de la Radio nationale. Le président de la République affiche un profond attachement à cette perspective de renforcement du front interne. «Consacrer ce principe d’appartenance et de lien fort avec la patrie immunise l’Algérie des dangers externes », analyse l’expert en relations internationales. Selon le président du think tank Club Émergences à Paris, cette politique de resserrement des rangs est une priorité nationale au vu du contexte économique et sécuritaire mondial.
M. R.