En annonçant, lors de son entrevue médiatique périodique- tenue cette fois au Palais du Peuple-, son intention de se présenter pour un deuxième mandat présidentiel, le président Abdelmadjid Tebboune a donné le cap qu’il s’est fixé pour l’Algérie: atteindre un PIB de «400 milliards de dollars/an à l’horizon 2027».
Il a réaffirmé que les indicateurs positifs réalisés par l’Algérie en matière économique au cours des dernières années la préparaient à rejoindre les économies des pays émergents. Ces indicateurs « sont réels et reconnus par les institutions internationales, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international », a précisé le président Tebboune. Il a rappelé que les recettes de l’État avaient augmenté, que la saignée du Trésor relevait du passé et que l’Algérie avait récupéré les fonds dilapidés estimés en milliards de dollars. Ces indicateurs témoignent de « la puissance actuelle » de l’économie nationale, estime-t-il. Autres indicateurs significatifs, cités par le président Tebboune : l’enregistrement de milliers d’investissements auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), l’augmentation de la valeur des exportations hors hydrocarbures et la suspension des importations de plusieurs produits, notamment des matériaux de construction qui faisaient augmenter le coût des logements réalisés. « Nous avons surmonté les difficultés (…) et beaucoup progressé dans notre démarche visant à remettre l’Algérie sur les rails du développement et à en faire une puissance économique, en réponse aux besoins des citoyens », a-t-il soutenu. Toutefois, ce succès demeure « partiel » car « le chemin est encore long », a-t-il fait observer. Pour le président de la République, qui se réfère à ses visites dans les wilayas du pays, « le peuple est satisfait » de ce qui a été accompli en matière de développement, assurant que « le peuple fait désormais la différence entre la démagogie et la réalité et entre le mensonge et la vérité ». Exemple : le dossier du logement, sur lequel le président de la République a réaffirmé l’engagement de l’État à assurer un logement décent aux citoyens, en éliminant progressivement l’habitat précaire qui subsiste, rappelant la disponibilité des capacités financières pour la concrétisation des programmes annoncés. En décembre dernier, dans un discours à la Nation, prononcé devant les deux chambres du Parlement au Palais des Nations (Alger), parlant du début prometteur pour que l’économie nationale soit au rang des économies émergentes dans le monde, le président Tebboune l’avait décrit, en ces termes : « les résultats obtenus en matière de couverture de la production pharmaceutique et de relance de l’industrie automobile, ainsi que les différentes opportunités offertes par la politique de renforcement de la sécurité alimentaire, notamment dans le domaine de l’agriculture stratégique et saharienne ». Le président de la République avait cité des exemples du développement de la production locale : couverture de 70% des besoins nationaux en médicaments, efforts en vue d’augmenter la production de céréales et de fabriquer les pièces détachées au service de l’industrie mécanique, le lancement de nombre de projets structurants dans le secteur des mines en plus de l’interdiction de l’exportation des matières à l’état brut et plutôt les exporter après transformation. En fait, la liste est trop longue pour énumérer tous les projets en cours de réalisation ou en voie d’être lancés qui démontrent que l’Algérie est bien dans la voie de la relance de son économie.
Cependant, il serait naïf de croire que les pays «partenaires» qui ont de tout temps entravé, par toutes sortes de moyens, les efforts de développement de l’Algérie, resteront les bras croisés devant cette nouvelle tentative nationale de redécollage destinée essentiellement à répondre aux besoins des Algériens. Le refus de recourir à l’endettement extérieur, en particulier auprès de la Banque mondiale, est présenté comme la preuve de la volonté d’atteindre le rang d’économie émergente tout en préservant la souveraineté nationale et l’indépendance dans la prise de décision en fonction du seul intérêt de l’Algérie.
M’hamed Rebah