Selon les observateurs, la visite du Premier ministre du Niger à la tête d’une importante délégation signe le retour à la normale des relations entre les deux pays. Ceci, après un peu plus de quatre mois de gel des relations lié à un malentendu sur le dossier migratoire.
Autre indice qui confirme cette lecture dans la forme, le fait que les discussions entre les deux parties soient portées au plus haut niveau de l’Etat en Algérie. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, c’est chargé, hier, de recevoir personnellement le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui cumule les fonctions de ministre de l’Economie et des Finances, qui lui a remis une lettre du président du Conseil militaire du Niger, Abdourahamane Tiani. Un communiqué de la présidence de la République algérienne a précisé que le président Tebboune a, par la suite, préside des entretiens élargis avec Ali Mahaman Lamine Zeine, et la forte délégation qui l’a accompagnée en Algérie. Cette réunion de travail s’est tenue en présence, côté algérien, du général d’Armée, Saïd Chengriha, Chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, du chef de cabinet de la présidence de la République, Boualem Boualem, et de plusieurs membres du Gouvernement.
A priori, on peut avancer sans prendre le risque de se tromper que les relations entre les deux pays sont rentrées dans l’ordre un peu plus de quatre mois après une brouille diplomatique liée au rapatriement des migrants nigériens à partir de l’Algérie. Les tensions entre les deux pays remontent à début avril 2024, lorsque notre ambassadeur au Niger a été convoqué et auprès duquel Niamey avait protesté contre « le caractère violent » des opérations de rapatriement des ressortissants nigériens depuis l’Algérie. Deux jours plus tard, Alger a appliqué le principe de réciprocité en convoquant l’ambassadeur du Niger. Les autorités algériennes ont riposté à leurs homologues nigériennes en rejetant leurs « jugements sans fondements » à propos de la coopération dans le rapatriement des ressortissants nigériens en situation irrégulière sur le territoire algérien. Depuis, les deux pays ont fini par retrouver un terrain d’entente sur un dossier qui ne pèse rien par rapport aux grands défis géopolitique, sécuritaire et économique engageant l’Algérie et son voisin du sud sur une base solide dans la coopération bilatérale.
Farid Guellil
