Passé l’euphorie qui a suivi le succès de l’IATF à Alger, l’heure pour les opérateurs nationaux est à la cueillette des fruits des contrats conclus avec leurs partenaires en Afrique.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a assuré, jeudi, à l’ouverture d’une rencontre avec les opérateurs économiques au Centre international de conférences « Abdelatif-Rahal » à Alger, consacrée à la capitalisation du succès de la Foire commerciale intra-africaine (du 4 au 10 septembre 2025) à Alger, que l’économie nationale est sur la bonne voie, Les rapports des institutions nationales et internationales peuvent en témoigner de voyants au vert. Et s’il faut un indicateur supplémentaire pour confirmer la bonne santé de l’économie nationale, le succès réalisé par l’Algérie à la 4e IATF. Le Président a souligné, en ce sens, que l’IATF était « l’occasion pour les opérateurs économiques, publics et privés, de prouver que l’économie nationale est sur la bonne voie ». Cet événement et les résultats qui l’ont dépeint témoignent aussi de l’amélioration du climat des affaires chez nous. Ce sont les chiffres qui le disent. Les organisateurs de l’IATF ont reconnu que les résultats avaient dépassé leurs attentes. Et l’Algérie a eu la part belle du gâteau. Sur 48,3 milliards de dollars de contrats conclus, 11,4 milliards étaient lui étaient revenus. Pas seulement, puisque 11,6 autres milliards de contrats sont en cours de négociation. Pour autant, il y reste encore du chemin à faire. Autrement dit, les opérateurs algériens doivent passer un autre cap pour atteindre le Graal. Il faut maintenant passer à l’action pour récolter les fruits des contrats signés avec des partenaires africaines.
« Honorez vos engagements »
Suite à quoi, le président Tebboune a appelé les opérateurs économiques qu’il a ainsi réunis autour de l’IATF, à honorer, sur le terrain, leurs engagements envers leurs partenaires étrangers, et ce conformément aux exigences contractuelles. Se voulant d’un message d’encouragement, le Président a indiqué que les bons résultats obtenus par l’Algérie à travers les transactions réalisées « sont le fruit d’une mobilisation collective, ayant attiré les acteurs économiques et les partenaires africains et internationaux en Algérie ». Toutefois, il faudrait ne pas rester au milieu du gué. Il faut terminer le travail commencé. Nos opérateurs économiques ne doivent pas laisser filer cette opportunité qu’était l’IATF. « Cette Foire, qui a été une véritable opportunité pour les opérateurs économiques, d’Afrique et d’ailleurs, de découvrir l’Algérie, a enregistré des chiffres sans précédent dans l’histoire de cette manifestation », a affirmé le Président à ce sujet.
« Priorité à l’importation des matières premières »
Á propos du produit national, le Président en a été le premier à être l’ambassadeur. Il a ainsi souligné la « haute qualité » des produits algériens, relevant que l’IATF « était un véritable catalyseur permettant d’envisager la promotion de domaines plus vastes dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme, et de concrétiser davantage d’initiatives d’investissement ». D’ailleurs, si nos entreprises avaient réussi à arracher des contrats à l’exportation lors de l’IATF, c’est que, justement, leurs produits font florès sur le marché africain. Là encore, le Président a, lors de cette réunion à laquelle ont assisté de hauts responsables de l’Etat et des membres du Gouvernement, ainsi que d’opérateurs économiques, d’investisseurs, d’organisations patronales et d’organismes et entreprises publics et privés, donné un coup de pouce à la production nationale. Il a rassuré les industriels de l’accompagnement de l’Etat. À commencer par ne pas interdire l’importation des besoins vitaux de l’industrie nationale. Il en veut pour preuve, l’engagement suivant : « l’importation des matières premières est une priorité ».
Après avoir invité les opérateurs algériens à entretenir des liens pérennes avec leurs partenaires étrangers, le Président a appelé à une « économie diversifiée et compétitive, exempte de contraintes bureaucratiques ». Il a, dans cette direction, fait part de « grands pas franchis » en matière de création de PME et de start-up. Par ailleurs, il n’a pas manqué d’adresser ses remerciements à « tous ceux qui se sont mobilisés pour donner une image honorable de notre pays, qui a accueilli, une semaine durant, cette manifestation largement suivie en Afrique et dans le monde », saluant « les efforts des cadres du secteur du commerce extérieur et l’accompagnement permanent du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et des services de sécurité, qui ont fait preuve d’un grand professionnalisme ». D’autre part, il a rappelé les objectifs stratégiques de l’Etat algérien qui mise sur « une économie forte, une armée forte et un peuple conscient et nationaliste ».
Industrie : pour une contribution de 13% au PIB
Levier essentiel sur lequel repose la croissance hors-hydrocarbures, le secteur de l’industrie est parti pour contribuer à 13% au Produit intérieur brut. Á ce sujet, le Président a rappelé le chiffre dérisoire de 3% réalisé en 2019 et lequel contraste avec les 18% de 1972 en matière de la part de l’industrie dans le PIB. Il a déploré, à ce titre, que « la production nationale avait été anéantie » par le passé. Evoquant la dynamique d’investissement, le Président a salué le nombre de projets enregistrés auprès de l’AAPI. Ils dépassent les 17.000 avec une perspective de 420.000 emplois à la clé. Concernant les start-up, le nombre passe de 200 seulement à près de 10.000 aujourd’hui. « Des start-up qui honorent l’Algérie dans les fora internationaux », a commenté le Président. Enfin, le Président a évoqué les perspectives prometteuses du potentiel national avec, notamment, des ressources nécessaires qui pourraient générer un PIB à 400 milliards de dollars en 2027.
Farid Guellil
L’Etat tient à la gratuité de l’enseignement
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, jeudi à Alger, l’attachement de l’Etat à la gratuité de l’enseignement et, partant, la préservation du caractère social de l’Etat. Lors de la rencontre avec les opérateurs économiques, le chef de l’Etat a précisé que « l’Algérie ne renoncera pas à la gratuité de l’enseignement » en dépit du poids financier que celle-ci représente pour le budget de l’Etat. En outre, il a mis en exergue les acquis importants réalisés grâce aux efforts consentis par le pays dans le domaine de l’enseignement, rappelant notamment les efforts considérables ayant permis d’éradiquer l’analphabétisme en Algérie, « alors qu’il avoisinait les 90% au lendemain de l’indépendance. »
F. G.