Le président malien Ibrahim Boubacar Keita effectue une visite en Algérie à partir de ce dimanche 22 mars. Il devrait notamment s’entretenir avec le président Abdelaziz Bouteflika lors de ce séjour qui fait suite à l’accord de paix paraphé à Alger le 1er mars dernier par toutes les parties en conflit à l’exception de la Coordination des mouvements de l’Azawad .
La CMA continue à tergiverser alors que la médiation internationale a exclu toute révision de l’accord d’Alger. Dans un message adressé à l’occasion de la Journée de la victoire, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est félicité du paraphe de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, sous l’égide de la médiation internationale conduite par l’Algérie. Il a affirmé que le document ayant couronné le dialogue intermalien constitue «une étape importante du processus de paix et de rétablissement de la stabilité dans ce pays voisin». Le chef de l’État a salué «le haut degré de maturité» des Maliens et leur ferme attachement à mettre fin, par la voie du dialogue, à la crise qui a failli mettre à mal leur pays. Dans le même contexte, le président de la République a rendu hommage aux parties maliennes pour avoir privilégié la voie du dialogue et de la réconciliation nationale dans le plein respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale du Mali et d’une cohésion renforcée de la société malienne. Pour sa part, le gouvernement du Mali rappelle de manière solennelle que «le paraphe du document, en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouverture de nouvelles négociations sur son contenu et appelle la Médiation à ses responsabilités en tant que garant du processus de paix» . Il a ajouté qu’en dépit des réserves formulées, y compris dans la version finale présentée par la médiation, le gouvernement «a commencé à sensibiliser les populations parce que conscient que cet accord offre un cadre global qui permet de travailler au retour de la paix et de résoudre l’ensemble des questions posées dans le respect des principes fondateurs de la République». Le porte-parole du gouvernement a lancé un appel solennel à «tous les mouvements qui ne l’ont pas encore fait pour parapher sans délai l’accord de paix afin de permettre à notre pays de reconstruire le vivre ensemble et offrir aux réfugiés et aux déplacés la possibilité de regagner leurs foyers dans un climat apaisé». Ainsi le gouvernement malien et la médiation internationale ont écarté toute discussion du contenu de l’accord de paix d’Alger, appelant de nouveau la rébellion à dominante touareg du nord du Mali à le parapher en l’état. Lors d’une rencontre avec une délégation de diplomates occidentaux et africains accrédités à Bamako dans son fief de Kidal (nord-est), la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion) leur a présenté par écrit une série de points essentiels à introduire dans le texte.Parmi les principales revendications, figurent la reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique, en référence à l’appellation du nord du Mali par les rebelles, la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de 80% de ressortissants de l’Azawad dans les forces de sécurité. Mais la médiation internationale précise, que la procédure du paraphe engagée à Alger le 1er mars dernier signifie bien que la négociation est parachevée, soulignant que l’accord n’a pas la prétention de résoudre à la fois et dans l’immédiat tous les problèmes posés. Disant avoir pris bonne note des exigences présentées lors de la rencontre de Kidal, elle ajoute que certaines observations pourraient être prises en compte dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, paraphé le 1er mars dernier par le camp gouvernemental.
De son côté, le gouvernement malien affirme de manière solennelle que le paraphe du document, en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouvrir de nouvelles négociations sur son contenu et appelle la médiation à ses responsabilités en tant que garant du processus de paix.
Il lance un appel solennel à tous les mouvements qui ne l’ont pas encore fait pour parapher sans délai l’accord de paix.
Mokhtar Bendib