Depuis l’avènement de l’Internet et l’évolution des moyens technologiques, les pays du monde entier sont confrontés à une guerre de nouvelle génération basée sur la cyberattaque où l’ennemi n’est pas visible. Une nouvelle forme de guerre ciblant la souveraineté des pays. Elle venait ainsi en appui aux guerres conventionnelles connues.
Les États qui sont moins préparés à assurer la protection nécessaire de leurs institutions vitales dans ses dimensions politique, militaire, économique et sociétale, voire même technologique, seront inévitablement des proies faciles. Conscient de l’importance de se prémunir de ces dangers, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a mis l’accent, lors de la réunion du Conseil des ministres de ce dimanche, sur « l’intérêt devant être accordé à la cybersécurité, une question à traiter comme étant une affaire de souveraineté nationale à préserver par les enfants de l’Algérie parmi les compétences et énergies nationales en vue de s’adapter aux mutations survenant dans ce domaine », selon le communiqué du Conseil des ministres. Le chef de l’État a donné également des orientations pour « améliorer le niveau des prestations et œuvrer afin de venir à bout de tous les problèmes techniques relatifs au débit d’internet tout en oeuvrant à généraliser l’utilisation de la fibre optique à la fin 2024 ». Il ne faut pas perdre de vue, dans ce cadre, que la transformation numérique et l’intégration de nouvelles technologies ne sont pas sans conséquences sur la sécurité interne des entreprises et des gouvernements. Ces transformations génèrent une nouvelle guerre virtuelle qui nécessite des moyens financiers énormes et surtout des compétences nationales pour se protéger. La cybersécurité est la pratique consistant à protéger les systèmes, les réseaux et les programmes contre les attaques numériques. Ces cyberattaques visent généralement à accéder à des informations sensibles, à les modifier ou à les détruire. Pour examiner les voies et moyens permettant de se protéger efficacement contre les cyberattaques, plusieurs rencontres d’experts visant à présenter et examiner les derniers développements et résultats des nouvelles recherches réalisées dans les domaines de la cybersécurité, l’intelligence artificielle et l’informatique théorique et fondamentale ont déjà eu lieu en Algérie.
Protéger les infrastructures vitales
À l’ouverture du Séminaire national sur « la stratégie nationale de cyber-sécurité ‘’, qui s’est tenu début juin, au Cercle national de l’Armée à Béni-Messous à Alger, le président Tebboune, a affirmé que la définition des menaces cybernétiques et la mise en œuvre des mécanismes de contrôle et de détection efficaces, constituent aujourd’hui les principales exigences prospectives pour assurer l’entière sécurité des infrastructures vitales et ce à travers le développement de la stratégie nationale intégrée dans le domaine numérique, la protection des systèmes et des données, la promotion d’une culture numérique citoyenne et patriotique, ainsi que la veille stratégique de l’ensemble des institutions en plus d’un partenariat international, du fait que l’espace cybernétique est une zone commune sans frontières géographiques. Le chef de l’État a instruit les membres du Gouvernement à l’effet de procéder à un recensement des systèmes informatiques des institutions de l’État, en prévision de l’élaboration d’une carte globale pour garantir les éléments estimatifs de leur niveau de sécurisation. Il faut rappeler que l’Algérie a occupé la 1ère place arabe et la 14ème mondiale sur la liste des pays les plus exposés à la cybercriminalité pour l’année 2018. Ainsi les défis imposés par le mauvais usage d’Internet, sont énormes d’où la nécessité de garantir la sécurité informatique sachant que la guerre n’est plus conventionnelle, mais davantage virtuelle. L’Algérie cherche, à partir de ce constat, à ériger des séries de remparts numériques répondant aux actes cybercriminels, conclure des accords multilatéraux, et à développer des moyens techniques dans le domaine comme des centres de cybersécurité. Il convient de rappeler que le premier Centre national de cybersécurité, a été mis en place en août 2021. Ce premier centre civil de la cybersécurité rattaché à l’opérateur Algérie télécom, devra jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre les cyberattaques. Ce centre va permettre à plusieurs entreprises et organes de bénéficier de ses services à même de faire face aux cyberattaques. L’Algérie accorde également une importance capitale pour la formation des informaticiens en intelligence artificielle capables de répondre d’une façon appropriée aux différentes agressions d’un nouveau type, dans le cadre du développement de la bonne gouvernance numérique et la promotion de l’économie de la connaissance, en secteur stratégique prioritaire. Plusieurs autres rencontres ont également eu lieu sur le sujet comme la 8éme édition de «Algeria Cyber Forum» qui s’est tenue au Centre international des conférences (CIC), le mois de février dernier. Un évènement référentiel en matière de cybersécurité en Algérie. Les participants au Forum, avaient abordé les nouvelles tactiques et opérations, comment contrer ces réseaux, et comment sensibiliser les acteurs publics et privés afin qu’ils élargissent leur compétences dans les stratégies de sécurité numérique.
Brahim O.