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LE PRÉSIDENT DU SNPSP, DR MERABET, REND COMPTE DE SES DISCUSSIONS AVEC ALI AOUN : « Rassurés que le ministre soit à l’écoute de nos requêtes et nos propositions »

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Au lendemain de sa rencontre avec le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, nous avons pris attache avec le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), en l’occurrence Lyès Merabet.

Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la concertation continue et de la coordination permanente avec les différents acteurs de la société civile, et laquelle a porté principalement sur « les voies et moyens à même de renforcer cette concertation entre le ministère et l’ensemble des acteurs impliqués dans la prise en charge sanitaire des concitoyens algériens ». Si selon le communiqué du ministère en question, Aoun a « réitéré son engagement et sa disponibilité permanente à collaborer et à œuvrer dans l’intérêt ultime des patients et du système de santé », qu’en fut-il réellement du contenu de cette audience, et de l’appréciation faite par Lyès Merabet.

« Renforcer la coordination entre le secteur producteur et le secteur de la santé pour une disponibilité des médicaments »
Afin d’en connaître un peu plus sur ce qui a été dit en marge de cette rencontre, nous avons pris attache avec le premier concerné. D’emblée, le militant syndicaliste nous a fait part d’une « rencontre préalablement tenue le 17 juillet dernier, dans le cadre de l’Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, lequel relève du ministère de l’industrie. Une réunion ayant pour but de renforcer les échanges entre le Syndicat et le ministère, à travers l’Observatoire ». Concernant l’audience de mardi, organisée dans le but d’aborder  les difficultés à dispenser certains médicaments sous tension, et d’autres produits essentiels pour le bon fonctionnement des secteurs de santé, Merabet a été catégorique sur le degré d’enthousiasme qui s’en est dégagé. « Nous avons été ravis et rassurés de voir le ministre Aoun, vraiment s’intéresser aux requêtes et aux propositions du Syndicat national des praticiens de la santé publique. Il nous a informé que des démarches ont été prises par son département, et au nom du Gouvernement, pour ramener des solutions rapidement, et régler le problème récurrent des pénuries que connaissent certains produits, notamment des médicaments essentiels, pour la prise en charge hospitalière, et même au niveau des Officines. On s’est bien-sûr entendus de rester régulièrement en contact, et de travailler dans le cadre de cet Observatoire », a indiqué le responsable, avant de poursuivre, pour ce qui est des doléances du Syndicat : « Nous avons aussi insisté pour que les propositions formulées par le Syndicat soient prises en considération, et même à ce niveau-là, je dirais qu’on a été satisfaits de voir que cela a été bien noté. Nous considérons notamment que nous devons améliorer la coordination entre le secteur producteur et le secteur utilisateur qui est le secteur de la santé. Nous pensons que cette coordination doit être renforcée ».

« Établir des consensus thérapeutiques et des protocoles homologués propres à notre pays »
Au titre des mécanismes employés dans le sillage de l’évaluation de la situation sanitaire en Algérie, notre interlocuteur a souligné, entre autres : « Nous avons également rappelé une ancienne proposition que nous répétons depuis des années maintenant, à savoir qu’il faudrait arriver dans notre pays à travailler dans le cadre des consensus thérapeutiques des protocoles, que ce soit  pour le traitement, pour le diagnostic ou pour le suivi des malades. Comme cela se fait partout dans le monde, avoir des protocoles homologués, et construits par rapport à des données qui sont propres à notre pays. Des données démographiques, épidémiologiques, financières aussi, car chaque pays à ses moyens ». Non sans cacher un certain défaitisme, étant donné que les données locales diffèrent totalement de celles sur lesquelles nous établissons nos rapports périodiques. Et de préciser : « Malheureusement jusqu’à présent, nous sommes en train de fonctionner avec des protocoles français, canadien, américains, anglais, etc. au nom de l’universalité par rapport à l’évolution de la science, certes, mais nous considérons que dans ces protocoles, il y a quand-même des variations à prendre en considération, par rapport au climat, à la population, au génétique, à des données qui ne sont pas européennes. Par exemple, durant la pandémie du Covid, nous avons vu ce qui s’est passé dans l’hémisphère Nord, et nous avons vu ce qui s’est passé dans l’hémisphère Sud. Ça n’a pas été la même chose, nous pensons donc que les données doivent influencer justement le comportement des uns et des autres, ce qui sous-entend  que le suivi des malades doit être adapté dans ces conditions, et adapté aussi par rapport aux possibilités financières, sur lesquelles se construit le système financier.

« Accélérer la numérisation pour une gestion transparente des stocks »
L’intervenant a cité d’autres thématiques abordées en marge de cette rencontre de concertation, à l’instar de la numérisation, laquelle reste un facteur clé de la modernisation du secteur de la santé. « Une fois nos propres protocoles mis en place, nous pourrons dégager une nomenclature pour les produits, médicaments et autres, dont nous avons besoin pour faire fonctionner, ou assumer un fonctionnement convenable justement, qui répond aux besoins de la population. Et à partir de là, nous allons dégager les priorités par rapport à la production par rapport à l’importation. Et je pense que cette organisation doit se mettre en place rapidement, accompagné bien-sûr du dossier de la numérisation, qui a été lancé dans les différents secteurs, et qui doit être accéléré dans le secteur de la santé et de la production pharmaceutique, pour avoir une meilleure visibilité et une meilleure transparence par rapport au dossier de la gestion des stocks », a noté le président du SNPSP. Enfin, et dans le souci de savoir si oui ou non, tous ces dossiers abordés prêtent réellement à l’optimisme, Lyes Merabet a répondu par l’affirmative.
Et de conclure : « Nous sommes optimistes, nous considérons déjà qu’au niveau de Monsieur le président de la République, les services de la Présidence ont pris en considération notre requête, ça c’est un fait important. Il y a des démarches depuis, comme la réunion d’observatoire que j’ai évoquée précédemment, qui a repris ses réunions élargies aux partenaires sociaux, car ce n’était pas le cas depuis plus de 6 mois, des réunions internes propres au département, auxquelles on n’a pas eu la possibilité de participer. Cela, outre l’audience que nous a accordé Ali Aoun, des démarches qui vont normalement amener des solutions pour justement cette problématique de l’interruption dans la distribution de certains médicaments au niveau du secteur de la santé  ».
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed

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