Voilà maintenant un demi-siècle que le peuple sahraoui réclame son indépendance et ses droits ultimes pour la liberté. Pendant ce temps-là, qu’ont fait les organisations internationales humanitaires ? Qu’a fait l’ONU à travers sa mission pour l’organisation d’un référendum et le maintien de la paix ?
Notamment depuis la création de la Minurso, en 1991, laquelle était pourtant supposée assurer une période transitoire pour la préparation d’un référendum pour l’indépendance de la RASD. Une fuite en avant du colonisateur marocain, qui s’est accentuée par la présence sioniste au cœur des prises de décision du Makhzen, cela, dans un contexte où ce dernier est devenu un expert dans la pratique de l’espionnage, de la corruption et du trafic de drogue.
S’exprimant en marge d’une conférence-débat organisée hier par le quotidien Echaâb, le président de l’Université d’été des cadres du Front Polisario, Hamma Salama, également président du Conseil national, a d’emblée, indiqué en début d’allocution que « seule l’application du droit international pourrait coloniser le Sahara occidental ». Alors que le Makhzen poursuit ses manipulations envers l’opinion publique internationale concernant la cause sahraouie, perpétue le pillage des richesses des sahraouis et la violation de leurs droits humains, l’intervenant a appelé pour une énième fois la communauté internationale à « assumer ses responsabilités et à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, par l’application de la légalité internationale contre ces ambitions expansionnistes marocaines illégitimes ». Selon le responsable sahraoui, l’histoire est témoin et plaide en faveur de la cause sahraouie. « L’ensemble des arguments historiques et juridiques appuient la justesse de la cause sahraouie».
« C’est notre grand frère »
Saluant au passage le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour son soutien permanent à la cause sahraouie, Hamma Salama a mis en avant l’importance de pouvoir bénéficier de l’expérience algérienne et de cet apport considérable de l’Algérie et de son peuple au combat de la RASD. « La nouvelle Algérie, sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, ne cesse de progresser, sur les plans politique et économique. Cela s’est fait sentir, notamment après les voyages du président en Russie, en Chine et en Turquie, et l’éventuelle intégration de l’Algérie aux BRICS. Jamais un peuple ne s’est sacrifié pour notre cause comme l’Algérie, à travers des sacrifices dont nous sommes conscients et éternellement reconnaissant », a ajouté le témoignant. « L’Algérie, c’est notre grand frère, que ce soit au Maghreb, en Afrique ou dans le monde arabe », a confié le porte-parole sahraoui. Tout en réaffirmant que « la reprise de la lutte armée du Front Polisario depuis 2020 s’est retourné en défaveur du Makhzen », Hamma Salama a évoqué la situation inhumaine dans laquelle se trouve toujours les prisonniers politiques sahraouis, ainsi que la répression policière exercée sur les combattants de la liberté, réaffirmant que « le peuple sahraoui ne fléchira jamais devant ces traitements inhumains ».
« L’union du peuple sahraoui n’a jamais été aussi forte »
« Les prisonniers politiques sahraouis croupissent toujours dans les geôles marocaines dans des conditions déplorables, soumis quotidiennement à des agressions physiques et à d’autres formes de traitements barbares de la part des forces de sécurité marocaines, du fait de leur défense des droits de l’Homme et de leur activisme pacifique en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », a expliqué le président du Conseil national de la Rasd. Et de conclure qu’« en dépit de l’instabilité qui caractérise actuellement toute la région et les pays voisins, à l’heure de mutations régionales et internationales incertaines, l’union du peuple sahraoui n’a jamais été aussi forte ».
« La position de l’Espagne est individuelle »
Pour sa part, l’ambassadeur de la République sahraoui en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a fait part des indicateurs positifs en faveur de la cause sahraoui, à l’instar des crises que connaissent actuellement certains pays hostiles à l’indépendance des territoires sahraouis. Notamment l’Espagne, dont la position « est individuelle », selon Taleb Omar. Et de poursuivre : « la responsabilité de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental est toujours établie en vertu du droit international et par conséquent, il doit revoir sa position en conformité avec la légalité internationale».
« Certes, nous vivons des crises de colonisations similaires à celles de l’Irak, la Libye, la Syrie et maintenant le Niger, mais aujourd’hui, le monde a changé. Il n’y a qu’à constater les crises dans lesquelles se trouvent aujourd’hui l’Espagne, vis-à-vis du recul de la crédibilité du 1er ministre Sanchez, et le recul de la France en Afrique », a annoncé le diplomate sahraoui, qui a, entre autres, confié, sur l’état actuel du Makhzen. « Le Makhzen vit actuellement sur une bombe à retardement, du fait de son recours au trafic, à la corruption et à sa politique colonialiste, car l’histoire finira par nous donner raison.
Hamid Si Ahmed
