Le mois de juillet dernier aura été décisif dans l’intensification des relations bilatérales algéro-iraniennes, eu égard au déplacement officiel à Téhéran du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, ainsi que l’invitation du président iranien Ebrahim Raïssi adressée à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, pour une visite d’État.
À pied d’œuvre depuis hier à Téhéran, à la tête d’une délégation parlementaire de haut rang, le président de l’APN, Brahim Boughali, a pris le relais, et durant cinq jours, tentera de propulser encore plus loin ce nouveau rapprochement qui caractérise les relations algéro-iraniennes actuelles. Un contexte caractérisé, outre les liens de fraternité existant entre les deux pays et leurs peuples depuis de nombreuses années, par les intérêts stratégiques, notamment depuis que l’Iran s’est réconcilié avec le royaume saoudien. Une étape qui a complètement relancé l’ordre diplomatique dans la région, et qui a mené vers l’évolution positive des relations arabo-iraniennes. Convié par son homologue iranien, Mohammad Baquer Qalibaf, président du Conseil de la Choura iranien, Boughali aura pour mission, en présence de hauts responsables de la République islamique d’Iran, de faire le point sur la réalité de la coopération existante entre les deux pays et les moyens de la promouvoir dans divers domaines. L’occasion sera également donnée de mettre en avant l’importance de la coordination bilatérale dans la défense des causes palestinienne et sahraouie. Si pour l’Algérie, l’Iran demeure un acteur influent et stratégiquement proche, pour Téhéran, le développement que connaît l’Algérie, ses efforts pour la sécurité et la stabilité régionale et internationale, son ambition médiatrice entre la Russie et l’Ukraine, son rôle moteur au sein de l’UA (suspension du statut d’observateur de l’entité sioniste), et sa contribution dans le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, font de l’Algérie un partenaire crédible et loyal. Cela, outre le statut de poids lourd conféré à l’Algérie, au même titre que l’Iran, dans la politique de non-alignement. Concernant le programme annoncé au cours de cette visite, elle sera diversifiée, comprenant des déplacements dans différents sites et sièges à caractère économique et culturel, dont une visite du Musée sacré de la Défense, des connaissances et réalisations technologiques de l’Iran, et une visite à Ispahan. Une visite qui témoigne ainsi d’une entente significative entre les deux pays, une vision qu’avait confortée le président Ebrahim Raïssi, lors de sa rencontre à Téhéran avec le ministre algérien des AE, Ahmed Attaf. Durant cette rencontre, le chef d’État iranien avait affirmé que les relations irano-algériennes peuvent se développer sur la base des positions rapprochées des deux pays dans divers domaines, notamment les domaines commerciaux et économiques, ajoutant que si tous les pays islamiques étaient d’accord avec la position de l’Iran et de l’Algérie en faveur de la Palestine, nous n’aurions pas assisté à tant d’injustices répandues sur la base du système de domination contre les musulmans.
Hamid Si Ahmed
