«L’Espagne a une responsabilité juridique, historique, politique et morale envers le peuple sahraoui, et doit assumer son rôle dans l’aboutissement de la décolonisation du Sahara occidental occupé», a affirmé le président de la République sahraouie, Brahim Ghali. Pour le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, « l’Espagne ne peut abandonner unilatéralement sa responsabilité juridique, historique, politique et morale envers le peuple sahraoui », c’’est la puissance administrante du Sahara occidental, poursuit-il « et c’est à elle d’assumer son rôle essentiel dans l’aboutissement de la décolonisation du territoire », a déclaré M. Ghali à l’agence de presse espagnole Efe, à partir de Bruxelles, où il participait, jeudi et vendredi dernier, au sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine. Rejetant fermement toute idée de règlement du conflit, opposant le Front Polisario au Maroc sur le Sahara occidental, par « l’autonomie », il affirme que cette option, proposée par le Maroc, « ne peut pas être une solution mais plutôt un fait accompli d’occupation illégale » pa le Maroc des territoires sahraouis. M. Ghali a dit « continuer à croire en la Communauté internationale, représentée par l’ONU, qui doit garantir l’autodétermination et l’indépendance d’un peuple pacifique et patient comme le peuple sahraoui », comme elle l’a déjà fait avec « des conflits similaires, comme ceux du Timor oriental et de la Namibie ». « Le dernier cas de décolonisation en Afrique, le Sahara occidental » qui pour rappel, est inscrite à l’ONU, sur le registre des questions soumises à un processus de décolonisation, « ne peut pas être une exception » a soutenu le secrétaire général du Front Polisario. Concernant la Mission onusienne pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), Ghali a dénoncé le fait qu’elle soit devenue « un simple instrument entre les mains du Maroc pour légaliser son occupation illégale et limitant sa tâche au maintien du cessez-le-feu », lequel a été rompu, pour rappel, le 13 novembre 2020, suite à la violation par l’armée marocaine, de civils sahraouis, dans la zone tampon d’El-Guerguerat. Du fait que la Minurso soit devenue un instrument aux mains du Maroc, notamment en limitant ses tâches, le Maroc et ses soutiens dans la colonisation du Sahara occidental, visent « à enterrer son mandat principal, qui porte son nom, à savoir le référendum d’autodétermination au Sahara occidental », a-t-il rappelé. Estimant, dans ce sens, que « le Conseil de sécurité de l’ONU devrait assumer sa responsabilité », notamment, indique le président sahraoui, « en remettant les choses à leur place afin que la Minurso remplisse la mission que (le Conseil, ndlr) lui a confiée il y a trente ans », à savoir l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Au sujet de son séjour en Espagne au printemps dernier pour des raisons médicales dues au Covid-19, M. Ghali a précisé que « tout le monde connaissait les conditions de son arrivée en Espagne et le motif de son accueil, qui était exclusivement humanitaire » a-t-il précisé. Et tout ce qui a été dit et écrit, à ce sujet, n’était « qu’une instrumentalisation politique » affirmant «comme c’est la tradition de la part du Maroc, pour faire chanter le gouvernement de l’époque en Espagne, de Pedro Sanchez ».
K. B.