Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé hier que la moralisation de la vie publique et du service public en particulier, passe impérativement par un diagnostic minutieux et objectif du phénomène de la corruption et de ses véritables causes, indiquant dans ce cadre que l’absence de ces éthiques dans l’administration est responsable de la rupture de la confiance du citoyen dans ses Institutions.
Intervenant hier lors d’une journée d’étude sur « L’éthique dans l’administration et l’entreprise publique », Djerad a indiqué que « toute approche de réforme visant à moraliser la vie publique et le service public, en particulier, ne sera efficiente et efficace que si elle passe par un diagnostic minutieux et objectif du phénomène de la corruption, de ses ramifications et de ses véritables causes et l’identification des dysfonctionnements et des comportements déviants, qui ont toujours été une principale source de préoccupation dans notre société ». « L’organisation de cette journée d’étude intervient dans un contexte marqué par la crise complexe et multidimensionnelle que traverse notre pays, comme tous les autres pays, et qui touche aux valeurs, aux mentalités et aux comportements », a relevé le Premier ministre, soulignant l’intérêt croissant des citoyens, des opérateurs économiques et des partenaires sociaux pour la nécessaire réforme de l’administration publique, dans le cadre du processus de réformes engagées dans le pays, pour rompre avec les pratiques négatives enregistrées ces dernières années.
Parmi ces pratiques, Djerad a cité « les dépassements dans la gestion des affaires publiques, la corruption, le népotisme, la dilapidation des deniers publics, la bureaucratie » qui ont, a-t-il dit, « impacté négativement la nature de la gouvernance dans le pays et entamé la confiance du citoyen dans les Institutions de l’État ». La restauration de cette confiance perdue est « une condition sine qua non pour la réussite de toute politique de développement », a-t-il affirmé, précisant qu’une telle entreprise « passe par l’amélioration de la relation administration-citoyen à travers un service public de qualité, l’écoute de ses préoccupations et des solutions adaptées à ses problèmes ». Pour ce faire, il importe de réunir des mécanismes et des règles de nature à assurer le bon fonctionnement du service public, de même que des principes et des valeurs éthiques à même d’orienter et d’encadrer le comportement de l’agent public, a expliqué le Premier ministre, rappelant que compte tenu de sa dimension stratégique, l’éthique est une des priorités du programme du président de la République qui a consacré un volet à la moralisation de la vie publique et au renforcement de la bonne gouvernance. Il a rappelé que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a souligné à ce propos « la nécessité de renforcer la transparence, de lutter contre la corruption et de proposer des mécanismes permettant d’éviter les conflits d’intérêts entre l’exercice des responsabilités publiques et la gestion des affaires, afin de soustraire la gestion des affaires publiques au pouvoir de l’argent ».
Partant, a-t-il ajouté, cet axe a bénéficié d’un intérêt particulier dans le récent amendement constitutionnel qui prévoyait la création de la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, en sus de la création, par le président de la République, du « Médiateur de la République », pour l’amélioration du service public et une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens.
Il est à rappeler que des débats ont été organisés durant deux jours les 15 et 16 décembre 2020 par l’Institut national des études stratégiques et globales (INESG) sur le management des entreprises du secteur public.
S. Oubraham