Le spécialiste des relations internationales, le Pr Mustapha Saïdj, a estimé que l’Algérie doit adopter une stratégie ferme face aux défis régionaux croissants, notamment ceux liés à la récente montée des tensions avec certains pays voisins comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Selon lui, l’Algérie dispose des moyens nécessaires pour faire face à ces crises tout en préservant ses principes de souveraineté, de sécurité nationale et de solidarité africaine. Le Pr Saïdj, considère que les récentes actions maliennes, telles que l’attaque par drone qui a violé l’espace aérien algérien, sont une illustration d’une tentative de déstabilisation orchestrée par certains acteurs extérieurs. «L’Algérie ne peut pas se permettre de rester passive face à de telles provocations. Elle doit défendre fermement ses frontières et ses principes, tout en continuant de jouer un rôle central dans le maintien de la paix et de la stabilité en Afrique », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio algérienne. Soulignant que la réaction de l’Algérie de rappeler ses ambassadeurs, « n’est pas une surprise, étant donné que les relations avec le Mali se sont dégradées après le coup d’État militaire de 2020, un événement qui a profondément affecté l’équilibre politique régional ». Ajoutant « l’Algérie a toujours soutenu la légitimité et la souveraineté des pays africains, mais elle ne peut tolérer que sa sécurité soit mise en péril par des actions extérieures ». Il a affirmé dans ce cadre que l’Algérie a toujours œuvré pour le maintien de la paix, notamment à travers l’accord de paix d’Alger signé en 2015, qui a permis de trouver une solution politique à la crise malienne. Cependant, les récents développements montrent que la junte malienne a choisi de s’aligner avec des forces extérieures, notamment la France et l’entité sioniste, dans un contexte régional de plus en plus tendu. Parallèlement à sa politique de fermeté en matière de sécurité, l’Algérie continue de jouer un rôle clé dans le développement économique et social de la région. Le Pr Saïdj insiste sur le fait que l’Algérie ne se limite pas à une approche purement sécuritaire, mais qu’elle investit également massivement dans des projets de développement durable au Sahel. «L’Algérie a toujours œuvré pour l’intégration régionale en soutenant des initiatives de développement, telles que la construction de puits, d’écoles et la formation des jeunes générations dans la région », précise-t-il. Cependant, les efforts de l’Algérie sont parfois entravés par des actions qui visent à fragmenter la région. Le Pr Saïdj évoque notamment les tentatives de certains pays, comme le Maroc, d’utiliser des alliances stratégiques pour isoler l’Algérie et manipuler les dynamiques régionales à leur profit. Il cite en exemple le projet du gazoduc atlantique, qui visait à relier le Nigeria aux pays du Sahel via la zone du Sahara occidental occupé. «Ce projet a échoué dès le départ, car il ne correspondait pas aux réalités géopolitiques de la région. C’est pourquoi l’Algérie continue d’avancer seule avec ses projets de développement, qui ont démontré leur efficacité», a-t-il souligné.
Sarah O.