Selon le professeur Abdelkrim Chelghoum, spécialiste des risques majeurs, une réelle stratégie de prévention concernant les intempéries, comme celles qui ont touché ces derniers jours plusieurs wilayas, nous aurait coûté beaucoup moins de dégâts. Il explique …
Le Pr Abdelkrim Chelghoum, président du club algérien des risques majeurs et directeur de recherche à l’université des sciences et des technologies d’Alger considère que les inondations ayant touché plusieurs wilayas du sud du pays, et provoqué des pertes matérielles et humaines, auraient pu être évitées de 90% s’il existait une réelle stratégie de prévention contre les risques majeurs. Intervenant dans une émission télévisée, Chelghoum a en effet pointé du doigt l’absence totale d’une stratégie de prévention notamment contre les inondations d’où les dégâts occasionnés à chaque forte précipitation de pluies, dans n’importe quelle région de l’Algérie. Pour le Pr Chelghoum, la gestion des catastrophes devrait passer d’abord par la prévention et ensuite l’intervention, et dans le cas de l’Algérie nous passons directement à l’intervention qui figure parmi les missions de la Protection civile. « C’est d’ailleurs l’étape dans laquelle nous sommes. Plus de 1 000 agents de la Pc sont mobilisés dans les zones sinistrées. Ils font un travail remarquable, et il n y a rien à dire sur cela », a-t-il affirmé. Le problème, a-t-il encore insisté, « c’est qu’il n y a pas d’anticipation », rappelant dans ce contexte que depuis 20 ans la prévention contre les grands riques a été confiée au ministère de l’Intérieur, selon la loi 04-20 du 25 décembre 2004 et c’est justement là où se pose la problématique.
Un organisme rattaché à la Présidence pour gérer les grands risques
Pour le professeur Chelghoum, le dossier de la gestion des grands risques dont notamment les inondations et les séismes devrait être à la charge d’un organisme ou d’une entreprise directement attachée au président de la République et qui disposera de toutes les prérogatives pour agir sur le terrain. « Ce n’est pas le travail du chef de l’APC, des collectivités locales et du wali », a-t-il souligné. Par ailleurs, l’intervenant a indiqué que le nombre de communes exposées aux risques d’inondation est passé de 450 en 2004 à 950 en 2024. « Cela est dû essentiellement à la qualité de l’urbanisme et à l’aménagement du territoire », a-t-il expliqué, relevant que des études approfondies ont été faites sur les wilayas à risques.
Ania N.
ONM
Des pluies attendues à l’ouest et au sud du pays
Selon les services de météorologie, des pluies orageuses affecteront aujourd’hui des régions intérieures de l’ouest à partir de l’après-midi avec des températures allant de 26° à 33°. De fortes chutes de pluies sont également prévues à Béchar et à l’Extrême sud durant l’après-midi, avec des températures allant à 43°, souligne la même source. Le temps sera ensoleillé à pluvieux au nord du pays, soulignent en outre les mêmes prévisions, avec des températures allant de 27° à 29°.
A. N.
BARRAGE DE DJORF-TORBA À BÉCHAR
Rempli à 100%
Le barrage de Djorf-Torba (wilaya de Béchar) a atteint ces dernières 48 heures un volume de remplissage de plus de 247 millions de M3, soit un nouvel apport de 107 millions de M3, a indiqué hier un responsable de l’antenne locale de l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), Ahmed Djebli. Les importantes chutes de pluies qui se sont abattues en début de semaine sur la région et les crues des oueds de la région, à l’instar du Guir, dont les eaux sont retenues dans ce barrage sont à l’origine du remplissage total de son lac de 94 km 2, qui était auparavant pratiquement asséché, a-t-il précisé. Ce remplissage « record » qui n’a pas été enregistré depuis plusieurs années au niveau de ce barrage d’une capacité de retenue de 365 millions m3 et dont la problématique de son envasement ne lui permet pas d’atteindre sa pleine capacité, « a incité à ouvrir plusieurs de ses vannes pour sécuriser l’infrastructure de retenue », a-t-il expliqué. Le remplissage du barrage permettra le renforcement de l’offre en eau potable au profit des habitants des communes de Béchar, Abadla et Kenadza, à travers sa station de traitement et épuration des eaux, en plus de répondre aux besoins en eaux d’irrigation des agriculteurs de la plaine agricole d’Abadla qui s’étend sur 5 400 hectares, selon la direction locale du secteur de l’Hydraulique. Outre le remplissage de ce barrage, l’un des autres plus grands oueds de la région du sud-ouest, en l’occurrence Oued Saoura, issu de la jonction entre les oueds Guir et Zouzfana près de la commune d’Igli (wilaya de Béni-Abbès), est en crue record depuis plusieurs jours, ont indiqué les services de cette wilaya.
A. N.