Dans une interview réalisée par une chaine Youtube privée, le penseur juif français d’origine marocaine, Jacob Cohen, connu pour ses positions antisionistes, a indiqué que la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, par l’entité sioniste est un leurre qui n’a apporté et n’apportera rien à la nature du conflit du Sahara occidental qui reste un problème de décolonisation. Jacob Cohen s’est interrogé sur les bénéfices et dividendes que le Maroc a tirés de son implication dans le processus de normalisation avec l’entité sioniste, après une reconnaissance américaine qui n’était en réalité qu’une « grande illusion » et non une réalité, un simple tweet envoyé par Trump en fin de premier mandat, et non par le gouvernement américain de l’époque. D’ailleurs l’euphorie du Makhzen et du palais royal a été très vite refroidie après l’entrée de Joe Biden à la Maison blanche. Poursuivant son analyse de la lune de miel entre les deux états coloniaux, le Maroc et l’entité sioniste, Jacob Cohen a ajouté que le contrôle absolu de l’entité sioniste sur le Maroc et sa présence militaire et de renseignement vise à harceler son voisin oriental, l’Algérie, à travers des espaces d’information et de propagande. « L’entité veut entraîner le Maroc vers une guerre avec l’Algérie, un pays qui a son influence aux niveaux continental et régional, une influence qui est le résultat de plusieurs facteurs, notamment sa situation stratégique, son histoire et sa diplomatie efficace ». Dans ses analyses, il a vivement critiqué les élites arabes et marocaines qui, à leur tour, cherchent à normaliser les relations avec l’entité, sous divers prétextes. « Les Marocains ne savent vraiment pas à qui ils ont affaire », a-t-il affirmé tout en rappelant que les sionistes vouent une haine viscérale aux arabes et que leur racisme est sans limite. « Je ne comprends pas comment l’élite marocaine a pu se laisser entraîner de la sorte dans la fange de la normalisation ». Revenant sur la reconnaissance sioniste du soi-disant « Sahara marocain », qui est liée aux tentatives de l’occupant marocain de contourner les résolutions de l’ONU qui considèrent le conflit au Sahara occidental comme une question de décolonisation, Jacob Cohen a souligné que cette reconnaissance sioniste ne changera rien à la nature du problème du Sahara occidental qui relève de la dynamique de décolonisation adoptée par la communauté internationale. L’entité, est un État occupant paria voyou, soumis chaque année à la condamnation internationale des Nations Unies et de l’Union africaine, « et il viole le droit international depuis 1949, année où la première résolution de l’ONU a été émise stipulant le retour des réfugiés palestiniens ». Selon lui, le Maroc se trompe en croyant que le soutien de l’entité sioniste à son prétendu plan d’autonomie allait lui attirer d’autres soutiens. Mais en réalité il n’en fut rien. Cette reconnaissance par un État internationalement ostracisé et raciste se retournerait contre le Maroc et accentuerait son isolement. En contrepartie l’État hébreu gagnerait beaucoup du Maroc en raison de la nature et de l’idéologie du sionisme, considérée comme une idéologie d’hégémonie économique et militaire. Il a souligné que les conséquences de cette situation se feraient bientôt sentir lorsque « les requins économiques sionistes parviendront à étrangler le Maroc et à faire main basse sur ses ressources ». Dans le même contexte, Cohen a attaqué la France, expliquant qu’il s’agit d’un pays peu fiable, car il a poursuivi sa politique coloniale et impérialiste en Afrique à travers l’exploitation économique, et que, comme tout pays anciennement colonisé, il est dans l’intérêt du Maroc de s’en éloigner avant qu’il ne soit trop tard ». Dans son interview, Jacob Cohen a révélé un plan infernal du Mossad, visant à infiltrer le tissu social du Maroc et à le désintégrer à travers des intrigues, des complots et en jouant sur le sectarisme. « Des agents du Mossad, sont très actifs au Maroc, et avec la complicité du Makhzen, ils mènent leurs activités subversives dans des zones reculées du pays, notamment le sud, dans une tentative de créer une fracture profonde entre les composantes de la société marocaine et d’inciter à des conflits sectaires entre les Amazighs et le reste des composantes de la société. Les agents de cet appareil malveillant tentent d’attirer les fils des régions amazighes du sud, notamment dans la région d’Errachidia, en prétendant que leurs ancêtres étaient juifs et en tentant de les soudoyer en leur promettant le parrainage de leurs études dans les universités et instituts de l’entité. Lors d’entretiens et de déclarations précédents, Cohen a souligné que le Mossad n’abandonnerait pas le Maroc de sitôt, car il s’agit d’un pays très important pour lui. Il a également accusé le conseiller royal André Azoulay d’aider directement l’agence. Il a cité comment il a organisé le naufrage du navire Egoz, au large du détroit de Gibraltar en 1961, qui transportait à son bord environ 43 Juifs sur le point d’immigrer illégalement en Israël. Par la suite, les sionistes avaient pris cet argument, avec le soutien des Américains pour exercer un chantage sur le palais royal marocain et le contraindre à permettre l’émigration de juifs marocains vers Israël. Il faut rappeler que les manœuvres du Mossad dans le sud du Maroc, telles que cité par Jacob Cohen qui connaît bien les pratiques de cette agence du mal, rappellent l’approche proposée à Ferhat Mehenni et son organisation terroriste le MAK. Des bourses et des parrainages d’études dans des universités américaines et israéliennes ont été proposées à Ferhat Mehenni pour mener une tentative d’implantation en Algérie et une large campagne de recrutement de militants malléables à souhait concernant la normalisation avec l’entité sioniste puisqu’ils sont devenus, à la faveur de leur cursus universitaire réalisé grâce à des bourses israéliennes de simples agents du Mossad.
Slimane B.