Au mépris du droit international et des arrêts de la Cour de justice européenne (CJUE), le Maroc continue de piller les richesses du peuple sahraoui. La complicité des pays européens dans ce pillage est évidente. C’est ainsi que dans un communiqué cité par le journal « Vozpopuli », le parti espagnol « Coalition canarienne » a révélé le transfert de tonnes de sable du Sahara occidental vers l’île de Fuerteventura, dans les Canaries, sans le consentement du peuple sahraoui, exigeant l’ouverture en urgence d’une enquête par les autorités espagnoles. Selon cette formation politique, de grandes quantités de sable provenant du Sahara occidental ont été transportées vers Fuerteventura sans contrôle ce qui représente une violation du droit international. « Il existe un commerce invisible qui a une dimension politique dangereuse », indique le parti qui exige du gouvernement espagnol de remettre en service le point de contrôle du port de Puerto del Rosario (Fuerteventura) à l’arrêt depuis des mois. « Toute importation de produit provenant du Sahara occidental doit se faire avec le consentement du Front Polisario, reconnu par l’ONU et l’Union européenne comme étant le représentant légitime du peuple sahraoui », affirme le parti. C’est là une attitude qui rappelle au gouvernement de Madrid la nécessité de respecter le droit international et des décisions de la Cour de justice européenne qui ont invalidé tous les contrats liant le Maroc aux pays membres de l’Union européenne, englobant dans leur espace géographique de mise en œuvre les territoires sahraouis occupés. D’ailleurs, Coalition canarienne » le souligne en affirmant que : « exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental sans le consentement du Front Polisario est contraire aux décisions de la Cour de justice de l’Union européenne et aux résolutions de l’ONU ». Il a appelle dans ce cadre à l’ouverture immédiate d’une enquête et à prendre des mesures garantissant le respect des lois en matière d’importation afin de protéger la crédibilité de l’Espagne, « un pays qui ne peut détourner le regard face à ce pillage caractérisé, a soutenu le parti. Il estime, par ailleurs, que cette affaire représente un test pour l’Espagne en matière de respect du droit international. Il faut rappeler que malgré son alignement sur les thèses de Rabat concernant le dossier du Sahara occidental, Madrid reste responsable, du moins moral du respect du droit du peuple sahraoui, en raison de son statut d’ancienne puissance administrante. « La question ne concerne pas uniquement le sable, il s’agit de respect du droit international », a-t-il dit. Pas moins de 914.000 tonnes de sable sahraoui ont été pillées entre les années 2020 et 2024, sur 239 cargaisons dont la plupart destinées aux îles Canaries, selon l’Observatoire international de surveillance des ressources naturelles du Sahara occidental (WSRW). Même si les grands projets liés à la réalisation des plages artificiels ont été achevés en 2019, il semblerait que les chargements de sable introduits ces dernières années en Espagne soient utilisés dans les chantiers de construction, note l’Observatoire. Il constate également qu’une partie du sable provenant du Sahara occidental a été utilisée dans des projets gouvernementaux au Cap Vert. Selon un rapport du même organisme, il existerait des réseaux de transfert occultes de sable, ayant bénéficié, dans certains cas, d’une aide financière émanant de l’Union européenne. Certains membres de l’Union européenne, peu respectueux du droit international sont passés outre les décisions de la Cour de justice européenne. C’est une attitude qui traduit leur complicité et qui est en adéquation avec leur attitude rétrograde et surtout néocoloniale qui leur a permis de soutenir, sans réserve, le génocide actuellement en cours à Ghaza et le pillage des ressources du peuple sahraoui. Cette attitude n’est pas conforme aux aspirations des peuples pour un monde de justice de droit et surtout régi par le respect des droits humains et le respect mutuel entre les tous les peuples épris de liberté.
Slimane B.
