Le Mouvement de la société pour la paix a tenu, hier, la sixième session ordinaire de son Madjliss Echourra (Conseil consultatif), qui s’est penchée sur une série de recommandations en perspective des prochaines élections législatives et locales.
Au terme de ce concave tenu à huis clos et sous le slogan : « l’Algérie … les multiples opportunités pour faire face aux défis», le leader du parti, Abderrazak Makri, a animé une conférence de presse, annonçant que le MSP se tient mobilisé et prêt en perspective des prochaines joutes électorales. Toutefois, il a mis en garde une énième fois contre la fraude, devenue ces dernières années véritable bête noire sur laquelle les islamistes jettent leur forfait électoral au lendemain de chaque élection. « Ce qui est demandé aux pouvoirs publics est non pas d’arrêter de frauder, mais de criminaliser la fraude », a lancé Makri, insistant sur l’impératif de rendre cette « criminalisation imprescriptible » pour dissuader le recours à de telles pratiques dans l’avenir. « Dans ses propositions liées au projet de loi sur les élections, remises au président de la République, le MSP a insisté que le plus important dans une élection est l’existence d’une réelle volonté politique. Car c’est uniquement quand les pouvoirs publics veulent des élections libres, qu’on aura des élections libres. Nous ne nous concentrons pas sur la loi électorale plus que sur l’existante d’une volonté politique », a-t-il poursuivi. Avant de nuancer : « Certes nous avons eu échos sur les différentes déclarations d’assurance dans ce sens, mais nous attendons plus d’engagement, car il s’agit d’une question primordiale », faisant référence à la dernière sortie médiatique de la commission du professeur Laraba. Pour Makri, les raisons du peu d’enthousiasme des partis politiques dans les débats sur la nouvelle loi électorale est dû essentiellement à l’idée de l’existante ou pas d’une volonté politique pour un scrutin libre et démocratique.
Le MSP pour la parité homme-femme
Appelé à commenter le projet de la loi électorale, dont les partis politiques ont reçu des copies depuis le 19 janvier, le président du MSP a affirmé que sa formation n’a jamais été contre le principe de la partialité homme – femme dans les listes, ajoutant que son parti a toujours encouragé les jeunes et les femmes à intégrer davantage les Assemblées élues. Dans l’ensemble, Makri pense que « le nouveau mode électoral [apporté par la nouvelle loi électorale] pourrait favoriser la concurrence entre candidats et réduire le boycott chez les électeurs », soulignant l’importance de l’adhésion des votants pour assurer la transparence des scrutins. Même au sujet de la disposition obligeant les partis politiques à disposer de 4% de l’électorat au sein des Assemblées élues lors des précédentes élections pour prétendre à un mandat parlementaire, qui suscite un débat houleux au sein de plusieurs formations politiques, le MSP se dit être serein. « Notre parti est capable de récolter ces 4 % des voix, car nous avons des militants partout dans les assemblées élues. Mais nous respectons l’avis des partis qui ont exprimé des oppositions et qui ne peuvent pas remplir cette disposition. Le plus important pour nous est qu’il y ait un consensus et d’arriver à une plateforme commune », a-t-il défendu. Sur la question de savoir si le MSP pourrait entrer en coalition électorale avec d’autres partis, Makri a répondu que le « Madjliss Echourra » est la seule instance habilitée à y trancher, et pour le moment la question n’a pas été abordée en son sein. Dans un communiqué couronnant l’issue de cette session, présidée par Abdelkader Samari, les « MSPistes » ont fait part d’une série de recommandations. Ainsi, il a été demandé à « l’autorité politique de faire une lecture objective sur le phénomène du boycott électoral et le désintéressement des Algériens de la chose politique », en prenant les mesures adéquates dans la nouvelle loi électorale.
Des mesures d’apaisement
Le MSP a réclamé également des « mesures d’apaisement », comme la libération des détenus d’opinion et l’accélération de l’accréditation des nouveaux partis politiques ainsi que l’ouverture du champ médiatique.
Appelant à un large consensus entre les forces politiques du pays, le MSP a mis en garde contre « les tentatives de polarisation idéologique des Algériens », qui menace, selon lui, l’unité du peuple et créé des « conflits identitaires illusoires ».
Le parti a appelé le gouvernement a prendre des mesures urgentes pour contrer la cherté des produits alimentaires de premières nécessité, et aussi à faciliter les opérations de rapatriements des Algériens bloqués à l’étranger.
Sur la politique étrangère, le MSP a insisté sur le maintien de l’attachement sur la question de la mémoire et les excuses de la France pour son passé colonial, comme il a salué la position officielle de l’Algérie par rapport à la normalisation des relations avec Israël, et son soutien constant aux peuples Palestinien et Sahraoui dans leurs causes justes.
Hamid Mecheri