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LE MOUVEMENT ANTIRACISTE SE POURSUIT AUX ÉTATS-UNIS : En finir avec le racisme systémique

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En 2015, Donald Trump avait, dans un tweet, laissé entendre que 1% des Afro-Américains étaient tués par la police et 97% par des personnes de la même « ethnie ». Même si le tweet original a depuis été supprimé, cette confession continue d’être relayée, pour cacher les pratiques racistes et faire perdurer l’injustice et les inégalités raciales, notamment, chez « la plus grande démocratie du monde », que les millions d’Américains, noirs, blancs, et d’autres horizons sortis à travers les États-Unis, après le meurtre raciste de trop, le 25 mai dernier, de Georges Floyd, par le policier Derek Chauvin.
Une étude américaine publiée l’année dernière par l’Académie nationale des sciences des États-Unis, révèle que les Afro-Américains âgés, entre 15 et 30 ans sont plus nombreux à mourir à cause de l’usage de la force par la police que les Américains blancs, ceux d’origines asiatique ou latino-hispanique. Aux États-Unis, les interventions de la police font annuellement de 1000 à 1300 morts. Brandissant des pancartes ou leurs coup de poings, ces images de milliers de manifestants font le tour du monde, pour non seulement dénoncer le racisme mais pour en finir avec un système où l’idée du Blanc dominant le Noir n’a pas été éradiquée, aux Etats-Unis, avec l’annonce de la fin de l’ère de l’esclavagisme, ou bien des années plus tard, avec les victoires du mouvement afro-américain, à leur tête Martin Luther King, pour leurs droits civiques. Et depuis plus d’une semaine, des millions d’Américains et d’Américaines ne cessent de scander « nous voulons respirer », bravant le couvre-feu instauré et les dispositifs impressionnants en nombre et moyens mobilisés, pour stopper leur mobilisation. La vague de manifestations antiracistes aux États-Unis s’inscrivant dans la durée, au vu de l’ampleur de la mobilisation populaire, notamment de la jeunesse américaine est rejointe, depuis ces derniers jours, par les acteurs du monde sportif, antistatique, universitaire s’imposant ainsi au premier plan sur l’agenda politique rythmé par le rendez-vous de la présidentielle américaine, novembre prochain. Le mouvement black lives matter,(la vie d’un noir compte : ndlr) n’a pas émergé comme beaucoup le pensent en réaction au meurtre de Georges Floyd, mais des années auparavant. Il a émergé en 2013 pour dénoncer toute forme de racisme, y compris d’État, subi par les Afro-Américains aux États-Unis, en raison des actes racistes contre les Noir-Américains, les plus ciblés, faut-il le noter, par les inégalités sociales du système capitaliste. Les violences policières aux États-Unis touchent principalement les populations noires dans ce pays et les statistiques font ressortir que les Afro-américains sont 3 fois plus représentés que les personnes blanches, dans le nombre de personnes tuées par la police, entre 2013 et 2019. Aussi, rien que pour l’année dernière, il n’y a eu que 27 jours durant lesquels il n’y a pas eu de décès causé par un tir de policier. Jeudi dernier, dans son analyse de la situation de tension et de problèmes socio-économiques, le Washington Post avance qu’ après le Covid-19, la mort de George Floyd et les manifestations qui lui font suite mettent en lumière le fossé qui sépare Noirs et Blancs aux États-Unis », un écart qui ne s’est presque pas réduit depuis 1968. À Chicago, elles étaient plus de 20 000 personnes à descendre dans les rues pour prendre part à la « Marche pour la justice ». Brandissant des pancartes, les manifestants se sont réunis, selon les médias locaux et les images qui ont fait le tour du monde, dans un parc de l’ouest de la ville pour exiger que soit mis fin au racisme systémique dans leur pays, à travers les interventions de militants, de poètes et de simples citoyens. Ces derniers ont exigé la libération « immédiate » de tous les manifestants en détention, ainsi que des poursuites pénales contre tous les policiers ayant fait un usage excessif de la force contre des protestataires. Autre réaction au meurtre de Georges Floyd, celle de l’entraîneur de San Antonio (NBA) Gregg Popovich, pour qui cet assassinat est « un lynchage » qu’il n’aurait jamais cru voir de ses « propres yeux ». Il dira qu’il est « simplement embarrassé en tant que personne blanche que cela puisse arriver » et d’ajouter qu’ «en fait, voir un lynchage, on voit tout ça dans les livres, on voit des Noirs pendus. Et on est stupéfait. Mais là, on vient simplement de revoir ça ». Pour le coach des Spurs, il dira que c’est aussi « aux Blancs de changer les choses, il faut le faire » martèle-t-il, les Noirs supportent ce fardeau, poursuit-il «  depuis 400 ans (…) À bien des égards, depuis le tout début l’histoire de notre nation était un mensonge, et nous continuons aujourd’hui, principalement les Noirs et les gens de couleur, d’essayer de transformer ce mensonge en vérité ». Concluant avec insistance que «  c’est donc à nous de préférer la vérité au pouvoir et de le clamer quelles qu’en soient les conséquences et nous ne devons rien laisser passer », a-t-il conclu.
Karima Bennour

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