Alors que tous les regards sont braqués sur la situation politique tendue dans le pays, le ministre de l’Énergie a annoncé la finalisation du projet de loi sur les hydrocarbures. Sans donner d’échéance sur ce projet, le ministre a, néanmoins, précisé que la révision est motivée par la baisse des réserves pétrolières du pays.
Le projet de révision de la loi sur les hydrocarbures, qui était annoncé, depuis plusieurs années est enfin finalisé. Celui-ci sera soumis aux instances compétentes pour examen et approbation. C’est ce qui a été affirmé, hier, par le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab dans un entretien accordé à l’APS. « Le projet de texte a été finalisé selon les orientations du Conseil interministériel et a été remis aux différents départements ministériels pour d’éventuels enrichissements. En d’autres termes, nous pouvons dire que sur le plan technique, le projet de la nouvelle loi est finalisé et qu’il ne reste qu’à le soumettre aux instances compétentes pour examen et approbation », a expliqué M. Arkab, sans donner d’échéance précise. « Nous avons travaillé sur une mouture et nous l’avons soumise à l’examen et à l’appréciation du Conseil interministériel. Les travaux du groupe de travail que nous avons mis en place ont duré toute l’année 2018 et ont couvert les aspects institutionnel, contractuel, fiscal et environnemental », a-t-il précisé. Revenant sur les motivations d’élaborer une nouvelle loi sur les hydrocarbures, M. Arkab a évoqué la tendance baissière des réserves du pays, malgré le nombre de découvertes réalisées, l’importante croissance de la demande intérieure et pour le gaz et pour les carburants, ainsi que les taux de croissance ayant dépassé le 7 % annuellement. La nouvelle loi ambitionne aussi de faire face au « ralentissement enregistré dans la conclusion de nouveaux contrats de recherche et d’exploitation dans le cadre du partenariat, ainsi que la tendance baissière des marchés pétroliers au cours des dernières années ». Le ministre a, dans ce sens, rappelé les résultats « modestes » enregistrés lors des derniers appels d’offres organisés par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), qui avaient poussé les pouvoirs publics à revoir la loi en question. « Notre objectif est donc de restaurer l’attractivité de notre domaine minier, augmenter la production et d’attirer des investissements directs étrangers dans le secteur des hydrocarbures sans, aucunement, menacer la souveraineté nationale », a-t-il expliqué.
Maintien de la règle 51/49% dans la nouvelle loi
Par ailleurs, le ministre a indiqué, que l’Algérie ne reviendra pas sur la règle 49/51. « Nous ne reviendrons pas sur la règle du 51/49. Les amendements nous permettront toutefois d’améliorer les conditions d’investissement aux plans juridique, institutionnel et fiscal », a-t-il affirmé. Concernant les négociations entamées avec l’américain Exxon Mobil, M. Arkab a confirmé que ce groupe avait effectivement exprimé son intérêt pour investir en Algérie, dans l’amont pétrolier. « Ce n’est pas le seul grand groupe qui souhaite le faire. Le potentiel des bassins algériens est très important », a-t-il ajouté.
Selon lui, le domaine minier de l’Algérie est exploré à 50% et recèle des potentialités très importantes en hydrocarbures, que ce soit dans les hydrocarbures conventionnels que non conventionnels. D’ailleurs, les premières évaluations placent l’Algérie en 3e position mondiale en réserves non conventionnelles avec un volume de gaz non conventionnel (gaz de schiste) de l’ordre de 20 000 milliards de m3. Le nombre de partenaires activant en Algérie dans les activités recherche et exploitation des hydrocarbures s’élève déjà à 26 entreprises issues de 18 pays, a-t-il fait savoir, ajoutant que le nombre de découvertes réalisées en « Onshore » par Sonatrach, seule et en association avec des partenaires étrangers, s’élevait à 30 découvertes par an en moyenne. En offshore, des travaux de prospection ont été récemment entamés à l’Est et l’Ouest du pays par Sonatrach en partenariat avec l’italien ENI et le français TOTAL, a-t-il rappelé.
Lamia Boufassa