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Le Maroc face à la fronde populaire : La CAN 2025 en ligne de mire

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À moins de trois mois du coup d’envoi prévu de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 (CAN), un mouvement inédit prend de l’ampleur au sein du peuple marocain. Sur les réseaux sociaux, dans les rues et les débats médiatiques, une partie croissante des citoyens marocains demande le retrait de l’organisation du tournoi du sol national, dénonçant un décalage flagrant entre les investissements colossaux dans le sport et les réalités socio-économiques du pays.

Le Maroc traverse actuellement une période de tensions sociales marquées par la cherté de la vie, un chômage persistant, et une crise du logement et des services publics (notamment dans l’éducation et la santé). Pour de nombreux Marocains, voir des milliards de dirhams alloués à la CAN 2025 alors que des familles peinent à boucler leurs fins de mois représente un affront.

Des hashtags comme ‘’PasDeCANSansJusticeSociale’’ ou ‘’LePeupleDAbord’’ émergent, illustrant une fracture entre les priorités de l’État et celles du citoyen lambda.

« Nous ne sommes pas contre le football, mais ce n’est pas ce que nous mangeons à la fin du mois », peut-on lire dans plusieurs témoignages sur X (ex-Twitter).

La CAF dans l’embarras

Cette montée de contestation populaire met la Confédération africaine de football (CAF) dans une position délicate. À moins de 90 jours du début prévu de la compétition (janvier 2026 après reports), un retrait du Maroc ou une pression politique accrue pourrait plonger l’organisation dans le chaos.

Rappelons que la CAN 2025 avait déjà connu plusieurs changements de calendrier et de pays hôte ces dernières années. Un nouveau chamboulement écornerait davantage l’image de la CAF et la crédibilité du football africain.

Un dilemme pour Rabat

Pour le gouvernement marocain, la CAN représente un levier diplomatique et économique fort. Le Maroc mise sur le sport comme outil de soft power, en témoigne sa candidature conjointe avec l’Espagne et le Portugal pour la Coupe du Monde 2030. Retirer l’organisation de la CAN reviendrait à admettre une défaillance politique ou une instabilité que les autorités préfèrent éviter à tout prix. Mais ignorer les revendications populaires pourrait, à l’inverse, attiser la colère sociale à un moment politiquement sensible. La situation reste fluide. Officiellement, ni la CAF ni le gouvernement marocain n’ont évoqué un changement de plan. Mais la pression populaire pourrait forcer les institutions à revoir leur communication, voire leur stratégie.

La CAN 2025, censée être une fête du football africain, risque de devenir le symbole d’un malaise profond entre rêve sportif et réalité sociale.

Hakim S.

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