Le ministre sahraoui des Affaires étrangères et des Affaires africaines, Mohamed Yeslem Beïsat, a salué lundi le “travail colossal” mené par l’Algérie au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour aboutir à l’adoption de la récente résolution 2797, qualifiée de “positive” par le Front Polisario et le Gouvernement sahraoui.
À l’issue d’une audience accordée par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, M. Beisat a exprimé, au nom du président sahraoui Brahim Ghali et de la direction du Front Polisario, sa “profonde gratitude” envers l’Algérie. Il a salué le rôle “déterminant” joué par Alger, “aux côtés d’autres membres du Conseil de sécurité”, pour “préserver le Plan de paix ONU–Union africaine dans son orientation, son fondement et sa méthode”. Le chef de la diplomatie sahraouie a tenu à souligner que cette reconnaissance n’était pas seulement protocolaire, mais “le témoignage d’une fraternité politique et historique” entre les deux peuples. “En tant que partie sahraouie, nous sommes venus exprimer notre gratitude envers l’Algérie, pays ami et voisin, pour sa contribution essentielle à cette avancée diplomatique”, a-t-il déclaré. La résolution 2797, adoptée le 31 octobre par le Conseil de sécurité, prolonge d’un an le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Mais pour M. Beïsat, son importance dépasse le simple aspect administratif. “Ce texte clarifie les choses après une période marquée par des tentatives de semer l’ambiguïté”, a-t-il indiqué, estimant que la résolution “réaffirme, dans deux de ses clauses principales, le caractère central du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui”. Selon lui, la communauté internationale, après “de longues et intenses discussions”, a finalement reconnu que la question sahraouie demeure avant tout “un dossier de décolonisation relevant du droit à l’autodétermination”. “L’ONU est le cadre légitime et le mécanisme central pour permettre au peuple sahraoui d’exercer ce droit”, a-t-il insisté, rappelant que c’est l’organisation onusienne qui “organise, parraine et supervise le processus de paix par l’intermédiaire du Secrétariat général et de l’Envoyé spécial”. Le ministre sahraoui a affirmé que cette nouvelle résolution ouvre “une nouvelle phase”, axée sur la définition “des modalités, des mécanismes et des conditions de mise en œuvre du droit à l’autodétermination”. Cette étape, a-t-il précisé, sera conduite “en coordination entre la partie sahraouie, les Nations unies et l’Envoyé spécial du Secrétaire général”. Il a, par ailleurs, évoqué la nécessité d’un engagement renouvelé de la communauté internationale, notamment de l’Union africaine, afin de garantir que le Plan de paix initial reste la référence centrale du règlement du conflit. “La question du Sahara occidental ne peut être résolue par des arrangements bilatéraux ou des solutions de façade. Elle requiert la mise en œuvre intégrale du droit international”, a-t-il souligné. En rendant hommage à la diplomatie algérienne, M. Beïsat a rappelé que l’Algérie “a toujours défendu les principes du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, position constante depuis la guerre de libération nationale. “Le rôle de l’Algérie au sein du Conseil de sécurité a été décisif pour éviter les dérives et les interprétations biaisées du mandat de la MINURSO”, a-t-il affirmé. De son côté, le ministre, Ahmed Attaf, a réitéré, selon des sources diplomatiques, l’engagement indéfectible de l’Algérie en faveur d’un règlement conforme aux résolutions onusiennes et au droit international. Alger, a-t-il rappelé, “ne ménage aucun effort pour que la voie pacifique, fondée sur l’organisation d’un référendum libre et équitable, soit la seule issue durable”. Cette reconnaissance publique du Front Polisario intervient dans un contexte marqué par un regain d’attention internationale sur le dossier sahraoui. Après des années d’immobilisme diplomatique et de tentatives de marginalisation du processus référendaire, la résolution 2797 semble marquer, pour le peuple sahraoui et ses soutiens, une inflexion porteuse d’espoir. M. Beïsat a conclu en affirmant que le Gouvernement sahraoui restait “pleinement engagé” dans la voie de la paix, mais “ferme sur les principes”. “La patience du peuple sahraoui n’est pas synonyme de renoncement. Elle est celle d’un peuple sûr de son droit et confiant dans la justesse de sa cause.”
M. S.













































