Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Al Bares, est attendu demain à Alger, selon un communiqué des Affaires étrangères d’Espagne, indiquant qu’il s’agit d’ « une visite de travail », sans plus sur l’ordre du jour inscrit dans le cadre du déplacement de José Manuel Al Bares en Algérie.
Le chef de la diplomatie espagnole sera accompagné, selon la presse espagnole, des présidents de Naturgy et d’Enagas (compagnies espagnoles de l’énergie), respectivement Francisco Reynés et Antoni Llardén. Un déplacement qui intervient à moins d’un mois de l’entrée en vigueur, le 31 octobre prochain, de la décision d’Alger d’arrêter l’approvisionnement en Gaz vers l’Europe, dont l’Espagne, via le Gazoduc qui traverse le territoire marocain. Après l’annonce de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, l’Algérie a annoncé son intention d’acheminer tout le gaz qu’elle fournit à l’Espagne via le gazoduc Medgaz et donc la mise à l’arrêt de cette opération via Gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui passe par le territoire marocain. Avant le déplacement du chef de la diplomatie espagnole, en Algérie, l’association espagnole du gaz, Sedigas, a estimé, que l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est garanti «en tout état de cause» en dépit du «conflit entre l’Algérie et le Maroc, qui menace d’affecter le gazoduc Maghreb-Europe », dans un entretien accordé à l’agence de presse espagnole EFE. le président de Sedigas, Joan Batalla, qui a souligné que «l’Algérie est l’un des fournisseurs de gaz les plus importants pour l’Espagne», rappelant avait indiqué que l’Algérie «fournit actuellement 44,9% du gaz consommé par l’Espagne ». Il est à rappeler qu’après deux jours de l’annonce par les autorités algériennes, 24 août dernier, de la rupture des relations diplomatique avec le Maroc, en réponse à la persistance de ce dernier dans ses hostilités et ses attaques violentes contre l’Algérie, les mêmes autorités avait annoncé la décision de canaliser tout le gaz algérien à l’Espagne par le gazoduc Medgaz, lequel relie directement l’Algérie à l’Espagne. Craignant de voir sa part d’approvisionnement se réduire, non sans perdre de vue, la tendance haussière de la demande européenne, notamment avec un hiver qui s’annonce très froid de l’autre côté de la Méditerranée, le gas algérien est vital pour le secteur énergétique espagnol. Il est à rappeler que le gazoduc Medgaz d’une longueur de plus de 750 kilomètres relie directement la campagne algérienne à l’espagnole Almería, entré en service en 2010, avec une capacité de 8 000 millions de mètres cubes, et l’Algérie a annoncé dernièrement qu’elle a procédé à l’augmentation de 25% de sa capacité. L’Algérie attachée à assurer ses engagements avec ses partenaires européens, en matière d’approvisionnement en gaz, notamment pour le marché espagnol, outre qu’elle augmente là 25% de ses capacités précités , elle accorde un intérêt particulier au projet du gazoduc transaharien (TSGP) Nigéria –Algérie. Projet entré en sa phase de concrétisation, selon les responsables algériens et nigérians, comme annoncé, la semaine passée. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab avait déclaré, en effet que , : « nous accordons un intérêt particulier à la concrétisation rapide de cet important projet » qui donnera un nouvel élan, a-t-il poursuivi « aux relations entre nos deux pays (Algérie-Nigeria) , en termes de coopération technique et de renforcement des capacités». De son côté, le PDG du groupe pétrolier public algérien, Sonatrach, Toufik Hakkar, a indiqué, le 1er » septembre dernier, que l’étude de faisabilité du projet du gazoduc transsaharien (TSGP), visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérians à l’Europe via le réseau de gazoduc algérien « est terminée et soumise aux entreprises des deux pays africains ». Le ministre du Pétrole de la République du Nigeria, Timipre Sylva, a annoncé, dans une interview à la chaîne CNBC, mercredi dernier, que son pays a « entamé la mise en œuvre de ce projet, a-t-il précisé. »
Karima Bennour