Par la voix d’un membre de son bureau politique, Khalil al-Hayya, le mouvement de résistance palestinienne Hamas a rendu hommage, hier, vendredi, à son chef Yahya Sinouar, ‘’tué les armes à la main en affrontant l’armée israélienne’’, dans le quartier de Tal al-Sultan, dans le nord-ouest de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza.
Yahia Senouar a été le principal architecte de l’humiliation historique de l’entité sioniste, de son armée et de ses services de renseignement, infligée par l’opération géniale Déluge d’Al Aqsa du samedi 7 octobre 2023. Il s’est opposé à l’occupation sioniste et au projet américain qu’elle servait dans la région. Les images diffusées dès jeudi soir par l’entité sioniste sur les derniers instants de Yahia Senouar, le montrant affrontant jusqu’à sa mort les forces d’occupation, constituent la preuve de son courage exemplaire. Il a rejoint la liste des héros légendaires qui ont combattu et sont tombés pour la cause de la libération des peuples. Le rédacteur en chef spécialiste des affaires palestiniennes à la Société de radiodiffusion de l’entité sioniste, Elior Levy, a dit aux sionistes que « les images que nous voyons ne sont pas celles que voient le Hamas, le Jihad islamique en Palestine ou le Hezbollah ». Il explique : « Ils voient un homme qui s’est battu jusqu’au dernier moment, jusqu’à la dernière goutte de sang, même s’il était blessé. » Des spécialistes du renseignement américain ont reconnu que le mouvement Hamas compte encore des milliers de militants sur le terrain et qu’il se concentrera sur le renforcement de ses capacités, selon ce qu’a rapporté le réseau américain NBC News. Ils sont convaincus que l’assassinat de Sinouar par l’occupation n’atteindrait pas ses objectifs stratégiques, rappelant que « dans le passé, l’assassinat de dirigeants de groupes à Ghaza ou ailleurs au Moyen-Orient avait tendance à ne produire que des avantages temporaires pour Israël sans provoquer de défaite permanente ni modifier les calculs ». Le chercheur israélien et expert des affaires du Hamas, Guy Aviad, a reconnu que « le Hamas sera capable de reconstituer l’organisation avec des personnes aussi compétentes que Sinouar ». Pour rappel, Yahya Ibrahim Al-Sinouar est un Palestinien né en 1962, dans le camp de Khan Younès, réfugié d’Ashkelon occupée. Il était spécialisé dans la langue arabe et a contribué à la création de la Faculté des Arts de l’Université islamique de la bande de Ghaza. En plus de l’arabe, dans lequel il a écrit son roman « Chardons et clous de girofle » alors qu’il était en prison, le martyr Sinouar a appris l’hébreu pendant sa captivité.
L’exemple algérien
Après la mort en martyr de Yahia Senouar, le représentant du mouvement de résistance islamique Hamas en Algérie, Youssef Hamdan, a évoqué l’expérience de la lutte de libération nationale menée par le peuple algérien contre le colonialisme français pour souligner que des dirigeants qui ont initié cette lutte, victorieuse, sont tombés en martyrs. Il a déclaré que le combat continue et que la mort en martyr d’un dirigeant n’affectera pas l’esprit de résistance et sa poursuite jusqu’à ce que l’occupation soit balayée de la Palestine et que le projet sioniste soit terminé. C’est sans doute, l’opinion de l’ensemble du peuple palestinien et des peuples libres dans notre région et ailleurs au vu des expériences passées dans les luttes pour l’indépendance. Après l’euphorie qui s’est emparée des responsables sionistes et américains et leurs déclarations sur l’ «après-Sinouar », la résistance palestinienne a réaffirmé sa position: pas de retour des prisonniers chez eux sans l’arrêt de l’agression sioniste et le retrait de l’armée d’occupation de Ghaza Autre fait significatif : l’occupation sioniste a reconnu que deux soldats sionistes ont été blessés hier vendredi lors d’une fusillade près de la colonie dite « Moshav Naot Hakar », au sud de la mer Morte, à la frontière palestino-jordanienne. L’armée sioniste a reconnu qu’il s’agit que les auteurs de l’attaque sont venus depuis la Jordanie, pour mener cette opération armée. Le journal sioniste Yedioth Ahronoth a rapporté que les auteurs de l’attaque portaient des uniformes militaires.
M. R.