Le groupe algérien Freeklane et le chanteur palestinien Mourad Souitti ont présenté vendredi soir à Alger, deux spectacles prolifiques, où le patrimoine musical algérien et le rapport fusionnel avec la Mère Patrie ont été mis en valeur. Le théâtre du Casif à Sidi Fredj, baignant sous les atmosphères feutrées, des projecteurs soumis aux déclinaisons multicolores des gélatines, a accueilli des prestations dédiées au patrimoine culturel algérien, ainsi qu’ au rapport à la Palestine. Le groupe Freeklane, premier à monter sur scène -avec plus d’une heure de retard- a fini par faire bonne impression, faisant vite oublier au public, peu nombreux, les carences répétées de la programmation. Avec les titres de leur unique album -jusqu’à présent-, Chemsou, à la voix présente et travaillée, et les six membres de l’orchestre qui l’accompagnent, ont offert au public, près d’une heure durant, des moments agréables, le promenant dans les méandres des gammes pentatoniques et des rythmes ternaires irréguliers. Les pièces, Salam Alikoum, Awah Awah, El Ghorba, Lalla Mira, El Madani, Am’Chite, Bent Essoltane et El Houria ont trouvé leurs «destinataires», parmi les fidèles présents dans le public, qui les ont reprises en chœur. Amine Kariche, à la console technique, a su donner au spectacle toute son ampleur, créant les espaces vibratoires nécessaires à chaque sonorité, après avoir procédé à une balance minutieusement préparée, avec l’expérience professionnelle d’un connaisseur. Freeklane, nominé à la première édition des «Algerian Music Awards» en janvier 2014, serait «en phase de sortir son nouvel opus dont les maquettes seraient déjà prêtes à l’enregistrement», selon Yacine le batteur du groupe.
Le chanteur palestinien Mourad Souitti, s’est ensuite présenté devant le public tel «une plaie ouverte» pour «dénoncer une fois de plus les bombardements massifs de l’armée israélienne contre la population civile de Ghaza» et «plaider avec ses frères algériens pour une Palestine libérée», a-t-il déclaré. Soutenu par les huit musiciens de l’orchestre dirigé par Yaâkoub Hamouda au Qanun, le chanteur palestinien à entonné avec sa voix puissante et limpide des pièces du patrimoine et d’autres appartenant à de grands chanteurs arabes.Les pièces Mawtini (réarrangée), Lil’Lah Ya Djazaîr (Cheb Khaled), Nahna Aâth’Thawra, Djena – Teslem Ya Watan’na, Cheddou El Hemma (Marcel Khalifa), Ya Tir Et’Tayer, et Win Aâ Ramallah (Samira Tawfik), ont constitué une partie du programme déployé par l’artiste. Egalement interprétées, les chansons, Aâlli El Koufiya (Kadhem Essaher), Ardh Aâm Bit’Kassi, (Wadie Essafi),Yekfini Charaf, Mahma’t Gharrab’na ya Bladna, Aâla Hobbek Ihna at’Waâdna, Haddi ya Bahr Haddi, Dekkou El Mahariz (Faïruz).
Pendant plus d’une heure de temps, sur des airs et rythmes orientaux entraînants accompagnés de projections d’images appelant à la solidarité avec le peuple de Ghaza, le chanteur a rappelé la nécessité de «s’unir et d’agir contre les forces du mal». Organisées par l’Office national de la culture et de l’Information (Onci), les soirées du Casif répercuteront les spectacles programmés au Festival arabe de Djemila, dont la 10e édition est entièrement dédiée à la population de Ghaza.